Le compte à rebours a déjà commencé. L'occasion d'apprendre dans la foulée, que ce n'est plus le film à polémique de Rachid Bouchareb qui ouvrira la manifestation. Il semble qu'il aurait été remplacé au pied levé par le dernier long-métrage du cinéaste tchadien Mohamed Salah Haroun : « Un homme qui crie », prix du jury au festival de Cannes 2010. C'est du moins ce que l'on a pu lire sur le site de l'agence tunis afrique presse (en date du 29 septembre). Une mise en « abyme » de Hors-la loi qui semble poser problème là-aussi ou simple (re)calibrage du programme officiel sans lien direct, avec la controverse liée à l'œuvre du réalisateur d'Indigènes ? Toujours est-il que la soirée d'ouverture des « Journées Cinématographiques de Carthage » qui aura lieu au Théâtre municipal de Tunis, n'exclura pas à tout le moins le cinéaste, de la ronde des hommages prévus, sauf imprévu… A cet égard, si les cinéphiles, vont être frustrés sur un plan, ils en profiteront tout de même pour découvrir un très beau moment de cinéma avec le film de Mohamed Salah Haroun, salué quasi unanimement par la critique en hexagone, et qui trouvera bien sa place dans un festival de cinéma, -le doyen du genre-, à vocation arabo-africaine. Cela étant, l'Afrique sera encore une fois à l'honneur, à travers l'hommage posthume qui sera rendu au réalisateur burkinabé Sotigui Kouyaté pour l'ensemble de sa carrière. En ce sens, il n'aurait pas été déplacé de prévoir, en marge de la compétition, le très beau « London River », pour le plaisir de revoir Kouyaté, sa longue silhouette que l'on reconnaîtrait entre mille, et l'intensité, mi-malicieuse, mi-tragique de son regard. Pour ce qui est de la sélection tunisienne, notons que le ballottage est toujours d'actualité puisque les trois films devant figurer dans la compétition officielle n'auraient toujours pas été fixés. Il faudra trancher entre quatre films : « Dar Joued » et « Chronique d'une agonie » de Aida Ben Alaya, « Les palmiers blessés » de Abdellatif Ben Ammar et « Fin Décembre » de Moez Kamoun. Par ailleurs, outre les films tunisiens, une quinzaine de longs-métrages seront en compétition lors de cette 23ème édition des JCC. Nous citerons : « Microphone » de l'Egyptien Ahmed Abdallah, « Voyage à Alger » de Abdelkrim Bahloul qui représentera l'Algérie, « Etat de violence » de Khalou Matabane et « Chirley Adams » de Olivier Hermanus (Afrique du Sud), « Soul Boy » de Hawa Essuman » (Kenya), « Once again » de Joud Said (Syrie), « Chaque jour est une fête » de Dima el Horr (Liban), « Les villes de transit » de Mohamed Haski (Jordanie), et enfin « Imani » de Caroline Kamya (Ouganda). Une belle floraison s'il en est, aux côtés des volets parallèles de la manifestation qui comprendra, entre autres, la projection de quelque trente films dans la section « Cinéma du monde ». Avec des hommages à la cinématographie mexicaine, sud-africaine et au cinéma de l'ex-Yougoslavie. Ateliers de projets, rencontres et tables rondes autour du cinéma seront organisés également, cela sans oublier en marge des JCC, les « Journées de l'Audiovisuel » qui se tiendront du 25 au 27 octobre courant. Nous y reviendrons…