• L'Iran à la présidence du Cartel en 2011 - Le Temps-Agences - Globalement satisfaite du prix du pétrole, l'Opep a sans surprise reconduit hier à Vienne ses quotas de production, et a annoncé que l'Iran, pays frappé par des sanctions internationales, présiderait le puissant cartel en 2011, pour la première fois depuis 36 ans. "La conférence a décidé de laisser inchangés les niveaux de production actuels", fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009, selon le communiqué final de cette 157e réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). "Il n'y a aucun changement", "parce que le marché est satisfaisant", a résumé l'influent ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi. Cette décision, prise pour la sixième fois consécutive, n'est pas une surprise. La quasi-totalité des douze pays membres, qui pompent près de 40% du pétrole mondial, ont en effet jugé adéquats les prix actuels du brut. Le baril oscille depuis un an dans une fourchette comprise entre 70 et 80 dollars, voire un peu plus comme ces derniers jours sous l'effet d'un accès de faiblesse du dollar. Ce niveau est considéré comme compatible avec les intérêts des producteurs et des consommateurs. Le ministre équatorien Wilson Pastor-Morris avait affirmé à l'ouverture de la réunion, au siège de l'organisation dans la capitale autrichienne, qu'il fallait "préserver" cette "relative stabilité". Certains pays, comme la Libye et le Venezuela, ont toutefois exprimé leur souhait de voir le prix de l'or noir grimper encore. L'Opep, qui vient de fêter son demi-siècle d'existence et a souligné hier les "risques persistants" qui planent sur l'économie mondiale convalescente, aura une nouvelle occasion d'évoquer le sujet le 11 décembre lors d'une réunion extraordinaire à Quito. L'Equateur, qui préside le cartel cette année, passera alors le relais pour 2011 à l'Iran, frappé par des sanctions internationales en raison des soupçons planant sur son programme nucléaire. Ce sera la première fois depuis 36 ans. Les Iraniens ont plusieurs fois réclamé la présidence de l'organisation sans l'obtenir, faute de consensus. L'Irak décroche de son côté la vice-présidence. Les deux voisins dirigeront donc le cartel au moment même où ils se disputent ouvertement le troisième rang pétrolier mondial à coups de réévaluations de leurs réserves prouvées de brut - une question qui sera cruciale lorsqu'il faudra à l'avenir demander à l'Irak, jusqu'ici dispensé de quotas, de s'y soumettre à son tour.