L'Espérance a réussi à s'emparer seule de la première place au classement au terme de sa victoire devant le Club Sfaxien. Une victoire qui fait perdurer la suprématie des « Sang et Or » ces dernières saisons en championnat. Mais il faudrait reconnaître que le résultat ne reflète en rien la physionomie des débats dans la mesure où ce sont les camarades de Zaïem qui se sont créé les meilleures occasions de but péchant de nouveau par une manifeste indigence offensive. Mais ceci ne diminue en rien le mérite de l'EST qui a fait preuve d'un réalisme remarquable. Entre une formation de l'Espérance amputée de quatre éléments de base qui sont Darragi, Afful, Traoé et Hichri et un ensemble sfaxien au complet après la récupération de tous ses joueurs qui n'ont pas joué à Rabat, l'entame du match fut caractérisée par la prudence sans trop d'engagement ou d'ébauche d'énergie. L'on avait l'impression que les deux protagonistes appréhendaient les blessures à quelques jours seulement de leurs importants engagements continentaux respectifs. Aussi il n'y a pas lieu de s'étonner que les débats se concentrèrent durant la majeure partie de la première mi-temps au milieu du terrain. Les occasions de but dignes de son nom furent de ce fait bien rares. En effet, si l'on excepte l'action des Sfaxiens à la 17' qui vit la défense « sang et or » repousser le danger et Naouara dans sa tentative de capter le ballon se blessa et se fit remplacer par Ben Chérifia.
L'opportunisme espérantiste
Dans le dernier quart d'heure, le jeu s'anima de la part du CSS qui exerça une domination évidente mais sans pour autant trouver la faille notamment aux 33' par Hamza Younès, 35' par Rouïd et 37' par H.Abbès. Mais en ratant ainsi de belles occasions pour faire la différence, l'équipe sfaxienne devait s'attendre au pire et c'est ce qui se produisit finalement. Ce fut à la 41' que M'Sakni au prix d'un beau geste technique se débarrassa de deux défenseurs adverses dans l'axe avant de battre Khalloufi d'un tir tendu à ras de terre. Le but de l'Espérance n'est pas venu couronner son ascendant sur le match car à l'évidence elle était loin d'avoir évolué sur son véritable registre tellement elle paraissait se ressentir de l'absence de son régisseur Darragi. Mais ce but réussi avec une facilité déconcertante illustre le réalisme de l'équipe espérantiste qui parvient de nouveau à réussir le but même en jouant plutôt d'une manière approximative. Le CSS, en encaissant un but d'une manière aussi naïve et qui entre-temps se plaisait à dilapider des belles opportunités pour prendre l'avantage a donné de nouveau la preuve de sa fragilité mentale. Lechantre assumait aussi une part de responsabilité en alignant des joueurs hors du coup tels que Younès, Da Silva et Rouïd et en mettant sur le banc Touré, Agba et autre Aloulou des éléments qui auraient été d'une plus grande utilité pour leurs coéquipiers. Mais alors qu'on s'attendait à la reprise à une réaction des Sfaxiens, ces derniers furent surpris par un but d'entrée œuvre de Saber Khalifa dont c'est le premier but avec l'Espérance cette saison dans un match officiel. Le CSS a été près cependant réduire le score par A.Abbès qui reprit victorieusement de la tête une balle tirée sur coup franc par Zaïem. L'arbitre annule le but pour hors jeu avant de l'accorder sur décision de son juge de touche qui a vu juste car A.Abbès dans l'action du but était en position régulière. L'équipe sfaxienne malgré ce but qui lui autorisait de revenir dans le match ne se départit pas de ses maladresses tant en attaque avec deux nouvelles occasions ratées par Kammoun (66') et Agba (69') qu'en défense avec une nouvelle erreur criarde de Rouïd qui loupa le renvoi de la balle et poussant A.Abbès à commettre la faute sur Khalifa à l'intérieur de la surface de réparation. Le penalty qui s'en suivit fut botté avec succès par Eneramo (70'). Les ratages du CSS continuèrent de plus belle (72', 80' et 84') et le score en demeura là.