Se retrouvant dans de beaux draps, coincé, le jeune homme a fini par se rendre à l'évidence et se convaincre que son salut passe par la proposition de la mère de son amie, sa future belle-mère si on veut, celle de remédier à la situation et épouser la jeune fille. Seule et unique alternative, d'ailleurs, afin de se soustraire de l'impasse. Tout a commencé, pour lui, par une plainte déposée par une mère de famille, accusant l'ami de sa fille, une mineure puisque n'ayant pas encore bouclé ses dix-huit ans, d'avoir abusé d'elle, profitant de sa naïveté et sa crédulité, sinon de son inconscience pour se laisser traîner de la sorte par un homme, son aîné d'une quinzaine d'années ! Dans sa déposition, la plaignante a soutenu que sa jeune fille était sortie le jour des faits en compagnie d'une amie habitant le voisinage pour vaquer à quelques affaires urgentes. En tout cas, c'était l'excuse avancée par l'amie pour convaincre la mère. En vérité, sa fille était allée rencontrer son petit ami, chez lequel elle a même passé la nuit, pour ne réapparaître que le lendemain en début d'après-midi. Pressée de questions par sa maternelle, la fille allait tout lui raconter, entre autres sa liaison avec le jeune homme et ses multiples entrevues avec lui, son prince charmant, souvent en présence de son amie, cette dernière étant la seule à connaître cette liaison dans son entourage. Aussi, à la fin de sa déposition, la mère a-t-elle tenu à ce que le suspect soit jugé, pour le préjudice qu'il a occasionné à toute la famille, à moins qu'il n'accepte de remédier à la situation en épousant la victime. Cette alternative, en tout cas une échappatoire, n'était pas pour déplaire au suspect en question, lequel ne s'est pas fait prier outre mesure pour concrétiser matériellement le souhait de sa future belle-mère, affichant au passage son entière disposition à sceller leur union le plus tôt possible, voire sur le champ. Ce qui fut fait dans les plus brefs délais, bien que la cour se soit prononcée pour une condamnation à treize mois de prison ferme. Il faut dire que le jeune homme était quasiment entre le marteau et l'enclume, alors autant choisir d'être « bercé » par l'enclume…