Tahar Cheriâa, l'un des pères fondateurs du cinéma tunisien s'est éteint hier, à Ezzahra, à l'âge de 83 ans. Né le 5 janvier 1927 à Sayada où il a poursuivit ses études secondaires, il part pour Paris pour poursuivre ses études à la faculté des lettres de Paris. Après dix ans passés dans la capitale française, il rentre à Tunis pour être nommé directeur du cinéma au ministère de l'Information de 1962 à 1970. L'histoire de Cheriâa avec le cinéma débute en 1952 quand il intègre le Ciné-club Louis Lumière à Sfax (qui allait porter son nom à partir de 1999) et se développe surtout après son retour de France où il multiplie les initiatives et marquant l'histoire du cinéma tunisien et africain, tant par ses écrits que par ses multiples actions en faveur de la promotion de cet art, ce qui lui a valu le titre de « père du cinéma tunisien et africain » En 1966, il fonde le premier festival panafricain et panarabe : les Journées cinématographiques de Carthage et en devient le secrétaire général jusqu'en 1974. Il occupe parallèlement des fonctions d'expert auprès de l'Unesco (culture arabe, cinéma et télévision) de 1963 à 1974. Critique cinématographique dès 1956, il collabore à la plupart des publications tunisiennes. Il est également membre des principales associations inter-arabes et africaines de la presse et du cinéma. Conseiller technique et co-scénariste du film tunisien Renaissance de Harzallah et Mecheri (1964) puis conseiller sur le scénario de L'Aube d'Omar Khlifi (1966), Tahar Cheriâa est président d'honneur de la Fédération panafricaine des cinéastes. Tahar Cheriâa nous quitte juste au lendemain des 23èmes Journées Cinématographiques de Carthage qui ont tenu à l'honorer cette année, sur un fauteuil roulant. Un moment très émouvant marqué par son annonce de léguer le reste de ses archives et sa bibliothèque à sa ville natale Sayada.