Le Temps-Agences - L'armée israélienne a mené de nouvelles frappes sur la Bande de Gaza hier, tuant au moins cinq Palestiniens. La veille au soir, l'aviation avait bombardé la maison d'un parlementaire du Hamas à Gaza, faisant huit morts, mais ce raid n'a pas empêché de nouveaux tirs de roquettes sur le sud d'Israël. Hier, quatre militants du Jihad islamique ont péri dans un raid aérien sur un véhicule dans le camp de réfugiés de Jebaliya, dans le nord de la Bande de Gaza. Un peu plus tôt, d'autres frappes avaient tué un militant du Hamas, selon l'armée. Avant-hier, le gouvernement d'Ehoud Olmert avait prévenu qu'il intensifierait sa riposte contre le Hamas et le Jihad islamique, désignés comme les "responsables" de l'escalade, si les tirs de roquettes palestiniens depuis la Bande de Gaza ne cessaient pas. Et dans un entretien sur la radio de l'armée israélienne, le ministre israélien de la Sécurité publique Avi Dichter a prévenu que le chef politique du Hamas, Khaled Mechaâl, qui vit en exil en Syrie, n'était pas "intouchable, ni à Damas, ni ailleurs". "Je suis convaincu qu'à la première occasion, nous lui dirons adieu." Un de ses conseillés a affirmé qu'il s'agissait d'une opinion personnelle, et pas la politique du gouvernement. Avant-hier soir, l'aviation israélienne a mené le raid le plus meurtrier. Le bombardement a frappé la maison du parlementaire du Hamas Khalil Al-Haya, qui participait à une réunion sur la trêve avec le Fatah et ne se trouvait pas chez lui. Selon son épouse, toutes les victimes du raid sont des membres de sa famille ou des voisins. Le Mouvement de la résistance islamique a déclaré y avoir perdu deux de ses militants. La porte-parole de l'armée israélienne Noa Meir a assuré que le raid ne visait pas la maison de Khalil Al-Haya, mais un groupe de cinq militants armés du Hamas, dont un haut responsable, qui se trouvait non loin. "Eux, et eux seuls, étaient visés, et ils ont été touchés", a-t-elle expliqué, imputant toute perte civile à "l'utilisation par les terroristes des civils comme boucliers humains". Les opérations israéliennes, qui ont tué 36 Palestiniens la semaine dernière, n'ont pas empêché les militants palestiniens de tirer hier matin quatre roquettes sur le territoire israélien, sans faire de victimes. Mais plusieurs personnes ont été blessées ces derniers jours, et les tirs de roquettes ont perturbé la vie de la ville frontalière de Sderot dans le sud d'Israël, principale cible des militants. Les frappes israéliennes semblent surtout avoir permis aux factions palestiniennes de resserrer les rangs, après une semaine d'intenses affrontements dans la Bande de Gaza. La nouvelle trêve conclue ce week-end entre le Hamas et le Fatah semblait ainsi tenir. C'était peut-être l'objectif des militants du Hamas qui ont intensifié les tirs de roquettes et attaqué un point de passage la semaine dernière. "Personne n'admettrait qu'on se batte les uns contre les autres alors que les Israéliens bombardent Gaza", commentait le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum. Pour lui, la frappe sur la maison de M. Al-Haya montre qu'Israël vise "tout le monde, les civils et les dirigeants". "Cette escalade est très grave", a-t-il jugé, ajoutant que "toutes les options sont ouvertes" pour une réponse. Si les frappes sont cantonnées à la Bande de Gaza, l'armée israélienne a mené tôt hier des raids dans deux stations de radio et une chaîne de télévision liées au Hamas à Nabouls, en Cisjordanie, et deux chaînes indépendantes. Du matériel et des bandes vidéos ont été saisies, selon des employés des chaînes et radios, et toutes ont cessé d'émettre.