Le Temps-Agences - L'Iran se heurte à d'importants problèmes techniques dans ses activités d'enrichissement d'uranium et a temporairement arrêté certaines de ses centrifugeuses, ont rapporté des diplomates hier. Un haut diplomate a déclaré que l'Iran avait pris cette décision à la suite de dysfonctionnements électriques mais qu'on ne pouvait dire dans quelle mesure ces incidents étaient liés au virus informatique Stuxnet. L'Iran utilise un modèle de centrifugeuse ancien qui connaît des pannes depuis des années. Selon des experts des questions de sécurité, la propagation du virus Stuxnet pourrait être une attaque encadrée par un Etat, peut-être Israël ou un autre ennemi de l'Iran, en vue de saboter le programme nucléaire de la République islamique. Tout retard affectant les activités d'enrichissement de l'Iran peut favoriser la recherche d'une solution diplomatique du différend qui l'oppose aux «Six» (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Allemagne et Grande-Bretagne) sur la nature de son programme nucléaire. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), instance des Nations unies, devait distribuer hier son dernier rapport sur l'Iran à ses Etats membres. «Je ne pense pas qu'on puisse entièrement mettre en cause le Stuxnet. Il pourrait y avoir d'autres éléments, mais ils ont de toute évidence de vrais problèmes», a dit le haut diplomate. Un autre diplomate a confirmé que l'Iran avait débranché puis relancé des centrifugeuses mais que cela s'était déjà produit dans le passé. Un troisième responsable a déclaré qu'un grand nombre de machines avaient été retirées de la salle des centrifugeuses de la centrale de Natanz, mais que l'on ignorait si elles étaient utilisées à ce moment-là pour raffiner de l'uranium ou non. Les diplomates n'ont pu dire combien de machines avaient cessé de fonctionner, ni quand et combien de temps. Le directeur de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne a affirmé que l'activité d'enrichissement de son pays n'était pas interrompue et que ses adversaires n'avaient pas atteint leur but avec le Stuxnet, dont il a laissé entendre que Téhéran l'avait découvert il y a environ un an et demi. L'Iran avait confirmé précédemment que le virus avait infecté des ordinateurs à sa centrale nucléaire de Bushehr mais n'y avait pas endommagé de circuits importants. «Heureusement, le virus nucléaire Stuxnet a débouché sur une impasse (...) et les rêves des ennemis ne se sont pas réalisés», a déclaré Ali Akbar Salehi, chef du programme nucléaire iranien, selon l'agence de presse Irna. Pour la première fois depuis un an, l'Iran a provisoirement accepté de rencontrer un représentant des Six, et Salehi a annoncé que le pays ferait connaître des informations sur son programme nucléaire après des pourparlers censés avoir lieu d'ici environ deux semaines.