Le Temps-Agences - L'Iran s'est lancé dans la production d'une nouvelle génération de centrifugeuses dont l'entrée en service est prévue d'ici mars 2011, annonce le directeur de l'agence iranienne de l'énergie atomique. "Nous produisons une nouvelle génération de centrifugeuses baptisées IR3 et IR4 (...) Nous prévoyons de les utiliser d'ici 2011 après résolution des problèmes et des défauts", a déclaré Ali Akbar Salehi, cité par l'agence de presse officieuse Fars. "Nous avons plus de 6.000 centrifugeuses actives", a-t-il ajouté. L'Iran, soupçonné par les Occidentaux de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme énergétique civil, expérimente depuis deux ans un petit nombre de machines dans un site pilote d'enrichissement d'uranium. En octobre, Téhéran avait annoncé son intention d'utiliser une nouvelle génération de centrifugeuses plus rapides pour enrichir son uranium à Fordow, près de la ville sainte de Qom. "Pour créer un climat propice à la compétition, nous avons recours à deux groupes (de centrifugeuses IR3 et IR4) à propos de la question des nouvelles générations", a précisé le directeur de l'agence iranienne de l'énergie atomique. Le site de Fordow, construit comme un bunker à flanc de montagne, a été tenu secret pendant des années jusqu'à ce que les Iraniens révèlent, apparemment contraints, son existence au monde, en septembre. D'après des spécialistes du nucléaire, le nouveau modèle de centrifugeuses peut doubler, voire tripler la capacité de production du modèle P-1, modèle peu fiable datant des années 1970 utilisé jusqu'ici.
Problèmes techniques? Suivant son degré d'enrichissement, l'uranium peut servir de combustible pour des centrales nucléaires où à la fabrication de bombes atomiques. Dans un rapport publié en novembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) rapportait que le site d'enrichissement d'uranium de Natanz, sur le Golfe, comptait 3.936 centrifugeuses, soit 15% de moins qu'en février. Le centre dispose aussi de 4.756 centrifugeuses installées mais qui ne produisent pas d'uranium enrichi. Pour des analystes, il se pourrait que les Iraniens connaissent des problèmes techniques. "Nous utilisons actuellement de nouvelles générations de centrifugeuses (...) en ce qui concerne les activités d'enrichissement", a confié Ali Akbar Salehi à Fars.