La Société Tunisienne d'Electricité et du Gaz (Steg) vient de remporter, par le biais de sa filiale STEG International Services, un contrat de 68,6 millions de dollars, soit près de 100 millions de nos dinars pour l'électrification de six districts de la Province de l'Est de la République du Rwanda. Le projet est « un marché clés en main », se rapportant à l'élaboration des études, les fournitures, le transport, le montage et la mise en service. La durée de réalisation du projet est de 26 mois, démarrant au mois de janvier prochain. Lors d'une conférence de presse tenue par M. Othman Ben Arfa, Président Directeur Général de la STEG, et un nombre de hauts responsables de la société, l'accent fut mis sur la coopération public/ privé. Selon les responsables de la STEG, les entreprises privées tunisiennes vont bénéficier d'une part importante dans cette transaction. « 50%à 60% du montant de contrat vont aller au profit des entreprises privées tunisiennes, les moteurs, les compteurs, et tout autres postes de hautes et de basses tensions vont être fournis par le secteur privé tunisien », a déclaré M. Ben Arfa. Coopération Selon le premier responsable de la STEG, le projet « est une belle illustration de la coopération Sud-Sud. Nous nous sentons en devoir de contribuer au développement dans les pays africains. L'électricité, dans ce contexte, est l'épine dorsale ». Et cette coopération avec le Rwanda, n'est pas récente, puisque la STEG avait réalisé un projet pilote pour la connexion de 4200 maisons dans la région de Nyagatare dans ce pays. Le projet pilote, réalisé avant les délais, a fortement contribué à la signature du nouvel accord entre la STEG, et la Rwanda Electricity Corporation (RECO). Selon les responsables de la STEG « les discussions en vue de la contribution de ce contrat ont duré près de 15 mois, ce qui témoigne de l'importance du projet ». En fait, le Rwanda ambitionne de porter la connexion au réseau électrique de 5% actuellement à 35% à l'horizon 2017. Un fonds de 380 millions de dollars est mis à la disposition de ce projet, dans lequel de notables bailleurs de fonds sont impliqués, tels que la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Pour les 6 districts concernés par ce contrat entre la STEG et la RECO, le taux d'électrification actuel qui n'est que de 6%, passera à 35% à la fin du projet. La réalisation de ce projet consiste dans la réalisation de 560 kilomètres de réseau électrique moyenne tension, dont 4 km de ligne moyenne tension triphasée, 100 km de ligne moyenne tension monophasée transformable, 386 km de ligne moyenne tension monophasée simple ainsi que 70 autres km de ligne moyenne tension. Les entreprises privées tunisiennes sont directement concernées par ce projet d'autant que la finalisation de ce chantier nécessiterait pas moins de 471 postes moyenne tension/ basse tension, 650 kilomètres de lignes basse tension, 50 mille connexions électriques, soit autant de tableaux d'éclairage intérieur outre 2 mille points d'éclairage public. Selon les responsables de la STEG, tout ce matériel va être acheminé de la Tunisie au Rwanda via la Tanzanie. Formation Le contrat comporte aussi la formation de cadres rwandais pour une éventuelle coopération dans cette même niche dans d'autres pays voisins du Rwanda, tels que le Burundi. La coopération de longue date entre la STEG et la RECO semble être très réconfortante pour les deux parties. En témoigne cette réponse de M. Ben Arfa, une fois interrogé sur les garanties de paiement que la STEG a dû chercher chez ses partenaires. Il insiste « tout d'abord, nous ne nous engageons dans des projets que dans des pays solvables. Et concernant notre coopération avec les Rwandais, nous nous en réjouissons énormément. Il s'agit de gens qui ont une réelle volonté de développer leur pays, et ils sont d'un niveau très respectables et nous ambitionnons non seulement décrocher de nouveaux projets dans ce pays, mais nous ambitionnons également de les avoir comme des partenaires dans d'autres projets dans des pays tiers ». Pour le premier responsable de la STEG, il s'agit d'un partenariat Sud-Sud, Gagnant- Gagnant. Le dit contrat stipule la formation en Tunisie de 3 ingénieurs rwandais durant deux mois sur la planification et le développement de ressources électriques, la formation de trois cadres durant deux mois sur la gestion des contrats ainsi que la formation d'un ingénieur de la RECO, un mois durant, sur la sécurité. Sur place au Rwanda, 8 ingénieurs rwandais seront intégrés dans les équipes de la STEG, ainsi que 16 techniciens et 32 monteurs de lignes. Le contrat, outre sa valeur financière, permettra à la STEG non seulement de générer des profits intéressants et en faire autant pour l'industrie nationale, mais permettra aussi un certain transfert technologique au profit de ce pays africain. Une des clauses du contrat signée entre les deux parties stipule « la contribution au développement d'une industrie électrique locale et la création d'entreprises locales de sous – traitance », ainsi que le développement de l'intégration régionale pour l'organisation en commun de work- shop et la création de RECO Internationale Service, soit une sœur jumelle de STEG Internationale Service qui a réussi à multiplier par dix son chiffre d'affaires en l'espace de quelques petites années, et qui dispose, selon son directeur d'un important nombre de contrats à réaliser dans différents pays tiers, notamment en Afrique Subsaharienne.