Le Temps-Agences - Le président russe Dimitri Medvedev a mis la pression hier sur les Occidentaux en brandissant la menace d'une nouvelle course aux armements si un accord n'était pas trouvé sur la création d'un système antimissile conjoint avec l'Otan. "Dans les dix ans à venir, nous avons le choix : soit nous nous mettons d'accord sur la défense antimissile et nous créons un vrai mécanisme de collaboration, soit si nous n'arrivons pas à trouver un accord constructif, il y aura une nouvelle spirale de course aux armements", a déclaré Medvedev dans une adresse à la Nation. En cas d'échec, "nous devrons prendre une décision sur le déploiement de nouvelles forces de frappe", a-t-il poursuivi. Au Sommet de Lisbonne le 20 novembre, la Russie et l'Otan ont décidé d'approfondir leur coopération sur la défense antimissile, mais le président russe avait alors prévenu que la Russie ne donnerait une réponse positive à un bouclier en Europe que si elle y était impliquée à part entière. Il a précisé hier que sa proposition faite à Lisbonne prévoyait d'unir "le potentiel russe et celui de l'Alliance pour protéger tous les pays européens des frappes de missile". Aux termes de cette proposition, qualifiée de "défense antimissile sectorielle", la Russie prendrait la responsabilité de la défense antimissile pour tout projectile tiré en direction de l'Europe qui survolerait son territoire ou sa zone de responsabilité. Les pays de l'Otan feraient de même pour tout missile tiré en direction de la Russie. Pour l'Otan, il n'est pas question pour l'instant d'un système intégré avec la Russie, mais d'un lien entre son propre bouclier - principalement basé sur la technologie américaine - et celui de Moscou, consistant en un échange d'informations et des procédures d'alerte mutuelles.