La famille médicale tunisienne a perdu, mercredi avec la disparition du professeur Mohamed Chelly une de ses figures les plus emblématiques. Médecin, gynécologue-obstétricien, élève puis collègue des plus grands maîtres de la gynécologie française, Mohamed Chelly a répondu à l'appel du devoir, abandonnant le poste de chef de clinique en gynécologie à Paris, pour endosser la responsabilité de chef service de gynécologie de l'hôpital Charles Nicolle, poste laissé vacant après « le départ en catimini du Dr Valensi, l'unique gynécologue de l'hôpital » comme le précisera Mohamed Bergaoui dans son livre « Médecine et Médecins de Tunisie ». C'était en 1964. Son retour au pays devait coïncider également avec le démarrage de la faculté de médecine où il donnera des cours de gynécologie et d'obstétrique jusqu'en 1984. La performance scientifique, la maîtrise pédagogique et la perspicacité du pionnier ont valu à Mohamed Chelly la reconnaissance de ses patientes, aussi bien dans le secteur public que privé, tunisiennes ou étrangères, de ses élèves et de ses collègues. Né le 15 octobre 1930, à Nabeul, il y a été inhumé hier en présence d'une foule de proches et d'amis.