Tous les sportifs s'accordent à reconnaitre que, durant les trois dernières années, les succès de l'équipe première de football de l'Espérance Sportive de Tunis, ne sont pas issus du seul travail de Faouzi Benzarti, ou de la singulière gestion de Hamdi Meddeb, mais, plutôt, de la conjugaison des efforts de l'homme en survêtement, à ceux de l'homme au costard. Le divorce qui vient d'éclater au ciel du Parc B, ne nous laisse pas insensibles, parce que le banc du doyen de nos clubs, ne nous offrira plus rien en pâtures, maintenant, que notre ‘special one' a été mis à la porte. A vrai dire, depuis la tannée de Mazembe, on avait senti, l'eau commencer à chanter dans la bouilloire. A bien scruter les visages des uns, les expressions des autres, on subodorait que l'édifice, déjà fissuré, allait s'écrouler. Les spéculations fusaient à tout bout de champs jusqu'à ce fameux mercredi, au soir duquel, tout a été rendu public. Nous savons tous, que les entraineurs de football ont la vie courte, comme les beaux rêves, mais cette séparation nous procure, à nous autres plumitifs, beaucoup de neurasthénie, car Faouzi Benzarti est unique. A chacune de ses sorties, il y a matière à commenter. Il nous sera délicat, et, malcommode de combler le vide qu'il nous a abandonné. Faouzi Benzarti, soit dit en passant, ne s'est pas forgé un palmarès exceptionnel de joueur, mais il a su s'ériger une carte de visite prodigieuse d'entraineur, et, pour cela, chapeau bas monsieur le coach. Son style provocateur, qui lui a attiré d'innombrables inimitiés dans notre planète ‘foot', les fameux coups de sang, et, dérapages verbaux, dont il a été auteur, toutes les carences en communication de l'éducateur qu'il est supposé être, et bien d'autres choses, qu'il vaut mieux taire, ne seront plus source d'inspiration pour quelques imitateurs, auxquels il va beaucoup manquer. Mais parce que le football est un excellent miroir de la vie, et, de la société des hommes, les puristes ne le regretteront pas.