* Ahmed Hammami (EST) : « l'Espérance n'a rien usurpé » * Taoufik Zaaboub (ESS) : « Conforme à la logique » * Nabil Kouki (CA) : « Titre mérité » * Skander Kasri (E.N.Olympique) : « Sacre indiscutable » * Mokhtar Tlili : « Machinations indigne contre le Champion » * Lotfi Jbara (JS) : «tout à fait logique» * Mohieddine Baccar : « Des plus équitables » Rideau, terminus, tout le monde descend ! L'exercice en cours a vécu, il est déjà entré dans le passé, les archives. Une saison mi figue mi raisin avec moult problèmes, un arbitrage contesté comme de coutume, une dichotomie criarde des instances fédérales -certains clubs, limogeage à la pelle d'entraîneurs, quelques bribes de beaux matches et un suspense à couper au couteau lors des dernière journées concernant aussi bien l'amont de la hiérarchie que son aval. L'indécision la plus totale a régné en maîtresse en cette fin de saison au grand bonheur des puristes et amateurs de pareils scénarii. Dans la foulée, Le CNAS a du intervenir pour réajuster certains errements des fédéraux, mais c'est le lot de nos structures mises en place et devant se plier aux ordres suprêmes de troisième degré. Si pour le bas du tableau La Marsa, Jendouba et surtout Kasserine étaient d'entrée dans de mauvais draps, Gafsa par contre a fini par s'enliser graduellement pour des raisons extra sportives avec un BD dépassé par les avènements pour fatalement se mêler aux menacés. Curieusement, ce sont les protégés de Khaled Ben Sassi, une pré nomination collectant lors de leurs quatre derniers matches 10 points sur les 12 mis en jeu et sauvant par la même occasion leur place. Gafsa dut attendre la dernière journée pour jouer une véritable finale du championnat avec les marsois. Une parité suffisante aux centristes alors que pour les poulains de Khaled Ben Yahia seule les trois points étaient synonymes de délivrance. La carence offensive des banlieusards leur ayant joué de mauvais tours cette saison a persisté à Gafsa les envoyant au purgatoire sans autre forme de procès. Pour Jendouba, franchement, trop de facteurs souvent n'ayant aucune relation avec, le fond de jeu, le rectangle vert ont précipité vers l'abîme cette belle équipe accrocheuse et ô combien difficile à manier dans son fief, l'Espérance en sait quelque chose du reste. Elle a fini par sombrer dans un tourbillon de problèmes très graves, par trop complexes surtout lors des dernières semaines par la faute certaine d'intendance du BD accumulant maladresses sur erreurs stratégiques criardes déstabilisant tout le groupe. Finalement, deux attachantes clubs mettent pied à terre et quittent le peloton d'une manière pathétique. Mais gageons que ce n'est qu'une éclipse ponctuelle, qu'un éphémère au revoir et qu'elles ne tarderont pas à regagner leur place parmi l'élite à l'instar de ce qu'a réalisé l'E.S.Zarzis la saison dernière redorant rapidement son blason et regagnant au bout d'une petite année ses titres de noblesse. Volet lutte pour le titre, l'affaire s'est résumée en une lutte à trois (3) entre l'Espérance, le CA et l'Etoile. Les " sang et or " installés confortablement aux commandes depuis la première journée ont accéléré la cadence au point de semer les poursuivants à sept (7) bonnes longueurs. Et tout le monde de chanter victoire prématurément croyant l'affaire dans le sac. Erreur fatale mais à la limite excusable car commise par des jeunes pas encore aguerris aux rebondissements et aux mauvaises surprises. Survint alors cette série calamiteuse où le groupe cala carrément perdant au passage de sa superbe. Trois parités d'affilée contre Jendouba, Béja et Hammam-Lif alors que les outsiders tapis dans l'ombre, engrangeaient le maximum des points. Le derby enfonça définitivement le clou avec redistribution des rôles et passation de pouvoir entres les deux écuries de la capitale. Six (6) petits jours après, le CA devant son imposante cohorte estimée à 40 mille spectateurs se fit malmener par les Hammam-lifois concédant dans la foulée le leadership à l'Espérance. A partir de là, une course poursuite, une lutte implacable d'avoir lieu entre le trio de tête. Mais les Etoilés se rendant à Sfax pour y croiser le fer avec une équipe locale constituée par des doublures, s'emmêla les pinceaux et perdit définitivement et mathématiquement ses dernières chances de monter sur le podium. S'en suivit alors un mano-mano époustouflant de suspense entre le leader et son dauphin clubiste. Il a fallu attendre la dernière journée pour que les " sang et or " suite à un récital de haute facture contre l'Etoile, mettent tout le monde d'accord et s'adjugent le trophée oserions-nous dire au forceps. Le verdict final de cet exercice a-t-il été conforme aux prévisions ? L'Espérance sportive de Tunis mérite-t-elle son sacre ? L'Avenir Sportif de La Marsa au pallier inférieur fait mal à tous les férus du football, une sanction logique pour les banlieusards ? Jendouba Sport, ce bastion du nord ouest et produisant un volume de jeu des plus appréciables, en ligue 2 ! Les raisons de cette dégringolade mais surtout aurait-elle pu sauver sa tête ? Des interrogations que nous avons posées à nos invités lors de notre dossier hebdomadaire.
Ahmed Hammami (EST) : l'Espérance n'a rien usurpé Il est incontestable que l'Espérance sportive de Tunis mérite amplement son sacre qu'elle a conquis haut la main et sans la moindre contestation possible. Elle a été maillot jaune menant allègrement le peloton durant 25 étapes sur les 26 programmées. Une éclipse de quelques six jours seulement pour reprendre rapidement notre bien grâce au concours des Hammam-Lifois battant le CA. A partir de cette journée, et avec l'arrivée de Faouzi Benzarti un véritable meneur d'hommes, j'ai eu la conviction profonde que le titre n'échapperait plus aux " sang et or ". Mentalement, si Faouzi a su transcender les troupes à sublimer la souffrance, la douleur, la fatigue dues à la succession infernale de matches décisifs et aux énormes enjeux. Les garçons avaient pratiquement une finale avec obligation du résultat tous les trois (3) jours aussi bien en Tunisie qu'à l'étranger. Mais, la direction a su comment composer avec sans la moindre récrimination sauf bien sûr lors de cette affaire, à oublier du reste, de la date de la dernière journée où le CNAS a du remettre les pendules à l'heure avec toute équité et en se basant sur les textes en vigueur. La chute de La Marsa me fait personnellement très mal. Le mutisme de sa ligne offensive conjugué à une arrière garde peu sereine ont lourdement handicapé l'ASM. Mais je demeure intimement persuadé que cette attachante école de football ne tardera pas à reprendre ses esprits et à gravir au pallier supérieure, sa place naturelle et normale. Concernant JS, une équipe pratiquant un football de haute facture, je pense qu'elle a été victime des errements de certains de certains de ses responsables. Car, s'amuser à déstabiliser le groupe à une période aussi cruciale du parcours ne pardonne pas.
Taoufik Zaaboub (ESS) : Conforme à la logique. Qu'on soit clair d'entrée, l'Espérance n'a nullement usurpé son titre. Elle l'a décroché à la régulière après une lutte loyale avec le CA et l'Etoile dans un premier temps pour se terminer par un duel passionnant à distance entre les deux clubs tunisois. Le travail colossal accompli par tout le monde au parc (B), la qualité indéniable des joueurs, le public imposant soutenant à bout de bras ses couleurs et ne huant jamais les siens, et bien évidemment l'apport considérable de Faouzi Benzarti sont à mon avis derrière le succès logique de l'Espérance. La carence offensive de La Marsa a fini par lui jouer un très mauvais tour. Et croyez-moi, cette race de finisseurs ne court plus les rues. Jendouba quant à elle paie cash les atermoiements de ses responsables. Et là permettez moi de faire une proposition : revenons à l'amateurisme pur et simple et cessons de nous accrocher à l'illusoire notion du professionnalisme. Une aberration à corriger au plus vite.
Nabil Kouki (CA) : « Titre mérité » Dans toutes les compétitions toutes disciplines confondues, un seul concurrent est sacré champion. Nous avons engagé le sprint final avec toutes nos forces pour être couronnés et rééditer notre performance de l'année dernière mais finalement nous n'avons pu le faire. L'Espérance remporte donc son titre méritoirement et nous lui disons félicitations. Nous devons revoir ce qui n'a pas marché cette année et plonger rapidement au travail en remettant de suite l'œuvre à l'ouvrage car le départ de la saison prochaine est pour demain. Chapitre relégation, c'était dans l'air pour JS avec les problèmes monstres accablant le groupe surtout les dernières semaines. La Marsa a perdu des points importants à la maison et lors des confrontations avec ses adversaires directs, les principaux menacés. C'est là à mon sens qu'elle a définitivement hypothéqué ses chances de survie parmi l'élite.
Skander Kasri (E.N.Olympique) : « Sacre indiscutable » La consécration de l'Espérance est indiscutable. Elle s'est adjugée son titre haut la main. Sa dernière prestation contre l'Etoile a été magistrale à l'inverse du CA l'exercice écoulé qui a tant souffert lors de la dernière journée devant Zarsis. La baisse de régime qu'elle a accusée a vite été compensée par l'arrivée de Faouzi Benzarti qui a rapidement mis les bœufs devant la charrette et tout de rentrer miraculeusement dans l'ordre. Transcendés inlassablement par lui, les jeunes ont joué avec les tripes produisant des prestations d'une tenue tactique impressionnante localement ou à l'étranger. Je dis tout simplement bravo à l'EST pour sa saison exceptionnelle à tous les niveaux Pour La Marsa, Birra est un formateur donc il n'a pas eu le temps idoine pour former ses jeunes joueurs et les résultats inéluctablement n'ont pas suivi. Pour Jendouba, une situation chaotique avec des responsables parachutés dans le milieu ne comprenant rien au football. Un président doit à mon sens avoir pratiqué ou longuement côtoyé les joueurs pour acquérir le discours et dominer les automatismes nécessaires dans l'accomplissement de sa lourde tache.
Mokhtar Tlili : « Machinations indigne contre le Champion » Quand certains osent insinuer que l'Espérance n'est pas digne de son titre arraché aux jarrets, à la sueur, aux sacrifices et à l'abnégation de ses enfants, de tous ses enfants, je ne puis qualifier pareille approche que par une machination ourdie par des myopes intellectuels se voilant la face et refusant à dessein de se rendre à l'évidence. Une équipe qui mène la danse depuis le départ balayant tout sur son passage et on vient maintenant lui contester sa consécration par des insinuations indélicates, cela me laisse perplexe, m'outrage et me révolte en sportif de longue date. Une approche des plus mesquines et qui n'honore point ses partisans. La Marsa, il a semé le vent pour fatalement récolter la tempête en fin de course. Changer un entraîneur (Birra) après la trêve est une bévue monumentale. Son successeur n'ayant point participé aux recrutements et encore moins à la remise en condition hivernale. Pour Jendouba, inutile de m'étendre sur la question tellement les problèmes endurés par le groupe et faisant la Une des médias sont évidents. C'est malheureux qu'une région toute entière ne respirant que par ses couleurs soit pénalisée de la sorte et avec autant de désinvolture.
Lotfi Jbara (JS) : «tout à fait logique» L'Espérance sur le podium avec mérite, panache, et conviction. On ne lui a pas fait de cadeau et elle s'est arrachée pour donner cet ultime coup de rein la propulsant au firmament. Quand on dispose d'un président " comprenant " le football et dépensant sans compter, la suite devient un jeu d'enfants. Si en plus vous avez Faouzi Benzarti aux affaires techniques, inutile de chercher plus loin, le titre ne peut atterrir qu'au parc B, et pas pour cette saison seulement. La Marsa a souffert de problèmes d'entraîneurs et nous de monstrueuses aberrations et incohérences.
Mohieddine Baccar : Des plus équitables Personnellement j'estime qu'aucune équipe ne mérite de rétrograder au vu des efforts et des sacrifices consentis tout au long de l'exercice écoulé. La Marsa a constitué une très mauvaise surprise pour moi. Elle a perdu bêtement des matches qui étaient largement dans ses cordes. Le doute a fini par s'installer dans les esprits et par miner la confiance du groupe. Suffisant pour que tout l'édifice s'écroule en dépit de toutes les tentatives d'arrondir les angles. Jendouba a laissé des plumes dans l'affaire en grande partie par la suite d'une gestion très approximative avec comme clé de voûte : erreurs monumentales de stratégie, errements, déchirement, grèves, etc. En un mot, tous les ingrédients favorisant la descente aux enfers étaient réunis pour les braves centristes. Le sacre de l'Espérance lui revient de droit. Elle a été la plus régulière, la plus constante. Elle a eu le mérite de ne point douter même dans les moments les plus difficiles parvenant en fin de compte et au bout d'une magnifique bataille farouche et sans merci à s'octroyer le titre devant des adversaires de grande valeur. Un effectif riche en jeunes louveteaux au talent à l'état pur, au savoir faire étonnant pour leur jeunesse puérile, je dis tout simplement bravo à cette vague naissante éclaboussant tout sur son passage. Le CA a été victime d'un banc réduit ne pouvant combler les blessures des titulaires en puissance. Quant à l'Etoile, elle m'a paru lessivée, usée avec des joueurs sur les rotules pour avoir été trop utilisés.
