La fédération syndicale s'oppose à la privatisation de la société et au lancement d'un programme de départ volontaire à la retraite- Pour Tunisie Télécom : «le départ à la retraite ne concerne que les salariés qui répondent aux critères…En plus l'entreprise envisage de recruter 500 diplômés du supérieur»- La commission administrative de la fédération générale de la poste et des télécommunications, qui vient de se réunir au siège de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), a lancé un mot d'ordre de grève pour le 27 janvier prochain à Tunisie Télécom en signe de protestation contre la privatisation projetée de l'opérateur historique et le lancement d'un programme de départ volontaire à la retraite. «Nous avons décidé de recourir au débrayage pour exprimer notre refus catégorique du désengagement projeté de l'Etat du capital de Tunisie Télécom et des opérations d'assainissement et de licenciement du personnel qui en découleront », précise M. Mongi Ben Mbarek, secrétaire général de cette fédération syndicale regroupant toutes les entreprises opérant dans les secteurs de la poste et des télécommunications. Lors de la réunion qui s'est achevée très tard dans la soirée de vendredi à samedi, les membres de la commission administrative de la fédération syndicale ont exprimé leur refus de la cession d'une partie ou de la totalité du capital de Tunisie Télécom détenu par l'Etat à des investisseurs privés. «Opération d'assainissement déguisée » Ils se sont également opposés, dans ce même cadre, à l'introduction en Bourse de l'opérateur de téléphonie fixe et mobile. «Nous refusons le désengagement de l'Etat de l'entreprise sous quelque forme que ce soit compte tenu des retombées négatives de la privatisation sur les acquis sociaux des salariés de la société», indique M. Ben Mbarek. La fédération syndicale de la poste et des télécommunications s'est, d'autre part, opposée à l'application d'un programme de départ volontaire à la retraite dévoilé récemment par la direction de Tunisie Télécom dans le cadre de la restructuration de la société. «Ce programme constitue à nos yeux une opération d'assainissement déguisée dans la mesure où son but inavoué est de compresser les charges de la société», ajoute M. Ben Mbarek, soulignant que le départ volontaire à la retraite reste un droit acquis qui peut être réclamé à tout moment par les salariés répondant aux critères requis.
Recrutement de 500 diplômés du supérieur
Du côté de la direction de Tunisie Télécom, on s'étonne du lancement d'un mot d'ordre de grève par la fédération syndicale. «La décision de recourir au débrayage est d'autant plus étonnante que le programme de départ volontaire ne concerne que les salariés qui répondent aux critères de la retraite anticipée prévus par les législations en vigueur. Le programme ne concerne, en fait, que les agents âgés de 57 ans ou ceux ayant exercé durant une période de 37 ans au moins », indique une source bien informée à la direction de l'entreprise, qui rappelons le, compte 8.500 salariés contre 1.600 pour Tunisiana et 1.200 pour Orange, ses concurrents directs. Cette même source précise que «la stratégie de l'opérateur historique repose, en ces temps d'aiguisement de la concurrence dans le secteur des télécommunications, sur le renforcement de son réseau commercial et la consolidation de ses ressources humaines», tout en rappelant que l'entreprise envisage le recrutement de pas moins de 500 diplômés de l'enseignement supérieur au cours des trois prochaines années.