Le Temps-Agences - Guillaume Soro, Premier ministre du gouvernement d'Alassane Ouattara, un des deux président proclamés de Côte d'Ivoire, a appelé hier les Ivoiriens à "la désobéissance au gouvernement factice" de son rival Laurent Gbagbo "jusqu'à son départ". "Je vous exhorte dès cet instant à la désobéissance au gouvernement factice de Laurent Gbagbo jusqu'à son départ", a indiqué Soro dans un communiqué. Il leur demande également, "dans les campements, villages et villes, de s'organiser, de se mobiliser et de manifester par tous les moyens jusqu'au départ de Laurent Gbagbo du pouvoir". Selon lui, "la Côte d'Ivoire connaît, en ce moment même, les heures parmi les plus sombres de son histoire. Notre pays vit la pire des escalades dans la barbarie d'un clan, d'un régime fini, contre les populations civiles démunies et désarmées". Depuis l'échec jeudi d'une marche des partisans de Ouattara contre la télévision d'Etat tenue par les pro-Gbagbo, réprimée par les forces de l'ordre qui lui sont restées fidèles, "nous dénombrons près de 200 morts et 1.000 personnes blessées par balles", affirme le communiqué. Le texte évoque en outre "environ 40 disparus et près de 732 arrestations". "Plus grave, des femmes sont battues, déshabillées, violentées et violées. (...) Les ingrédients pour un génocide sont en place", affirme-t-il. ----------------------- Le camp Gbagbo ignore la pression internationale Le Temps-Agences - Sous pression de l'ONU, sanctionné par l'Union européenne, menacé par les Etats-Unis, le régime de Laurent Gbagbo ignore plus que jamais la communauté internationale qui reconnaît son rival Alassane Ouattara comme le président ivoirien. L'UE a décidé d'imposer des sanctions contre Laurent Gbagbo en personne, ses deux épouses et 16 autres proches, interdits de séjour sur son territoire, et les Etats-Unis s'apprêtent à en faire autant. A ces sanctions, Emile Guiriéoulou, ministre de l'Intérieur du gouvernement Gbagbo, répond par un haussement d'épaules. "Ca fait sourire", a-t-il dit lundi. "C'est un chiffon rouge qu'on agite chaque fois aux yeux des dirigeants africains, pensant nous faire peur". Même attitude à l'égard de l'ONU qui a décidé lundi de prolonger de six mois le mandat de sa mission en Côte d'Ivoire, l'Onuci, et envisage de la renforcer, alors que le président sortant avait exigé samedi son retrait "immédiat". Les partisans de Gbagbo ont accusé l'Onuci et son chef, le Sud-Coréen Choi Young-Jin, d'avoir soutenu militairement les Forces nouvelles (FN), l'ex-rébellion dirigée par Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le chef d'Etat légitime à l'issue du scrutin du 28 novembre. ----------------------- Plus de 6.000 personnes ont fui le pays Le Temps-Agences - Plus de 6.000 personnes, des femmes et des enfants, ont fui la Côte d'Ivoire à la suite des violences qui ont suivi le second tour de la présidentielle, rapporte hier le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies. Selon un porte-parole du HCR, environ 6.000 personnes ont gagné le Liberia et 200 autres la Guinée. Les Nations unies ont reconnu l'élection de l'opposant Alassane Ouattara lors du scrutin du 28 novembre mais le président sortant Laurent Gbagbo revendique la victoire et refuse de quitter le pouvoir.