Rafael Benitez n'est plus l'entraîneur de l'Inter Milan. Le champion d'Europe a annoncé sur son site officiel le départ du technicien espagnol. Une décision prise d'un commun accord selon le club lombard. Arrivé cet été pour succéder à José Mourinho, Benitez n'a pas réussi à s'imposer. Une demi-saison et basta. L'ère Rafael Benitez aura été plus brève que ses pires détracteurs ne l'avaient eux-mêmes envisagé. Arrivé à la tête de l'Inter cet été, l'Espagnol n'a pas survécu à un début de saison très moyen. Après 17 journées, le quintuple champion d'Italie en titre n'occupe que la 7e place du classement, à 13 points du leader, l'AC Milan. Certes, l'Inter compte deux matches en retard, mais son bilan apparait très insuffisant, surtout au regard de son passé récent. Même la victoire dans le Mondial des Clubs, la semaine dernière, n'a pas réussi à sauver Benitez. Mercredi soir, Manuel Garcia, l'agent de Rafael Benitez, avait laissé entendre que la fin était proche. "Nous sommes en train de discuter du possible départ de Rafa, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment", avait-il confié. Les deux parties ont finalisé l'accord dans la matinée de jeudi (il en coûtera entre 4 et 8 millions d'euros au club). L'Inter a dans la foulée officialisé le départ de son entraîneur sur son site officiel à travers un communiqué laconique dans lequel les deux parties se remercient mutuellement. Des remerciements pour la forme car l'union entre le club lombard et le successeur de José Mourinho a tourné au fiasco intégral. Benitez le savait, il n'était pas simple de s'asseoir dans le fauteuil de Mourinho. D'abord parce que l'entraîneur portugais, par son aura, a laissé une empreinte très forte dans le groupe. Ensuite parce qu'il était impossible de faire mieux que lui après l'incroyable exercice 2009-2010, qui a vu l'Inter remporter la Serie A, la Coupe d'Italie et surtout la Ligue des Champions, une première pour les Nerazzurri depuis 45 ans. Le poste "casse-gueule" par excellence, en quelque sorte. Mais si le président Moratti était prêt à faire montre d'une certaine indulgence, il ne pouvait tolérer une telle dégringolade. Le bateau prenait l'eau de toutes parts et le capitaine ne tenait plus son équipage. Le vestiaire n'a jamais vraiment soutenu un entraîneur qu'il ne respectait pas comme il respectait Mourinho. Benitez a probablement signé son arrêt de mort le week-end dernier, en conférence de pesse, juste après la finale victorieuse face au Tout Puissant Mazembe. "Je vois trois solutions, maintenant, avait-il expliqué. La première, le club montre qu'il me soutient en me permettant de recruter quatre ou cinq joueurs pour renforcer l'équipe. La deuxième, c'est le statu quo, mais garder le même effectif marquerait un manque d'ambition. Enfin, la dernière possibilité, c'est que les dirigeants de l'Inter parlent avec mes avocats." Défier publiquement de la sorte le président Moratti revenait à adopter une attitude suicidaire. Le patron de l'Inter n'a pas voulu céder à cette forme de chantage, rappelant, au passage, qu'avec un effectif quasiment similaire, Mourinho, lui, avait tout gagné.