Le Temps-Agences- Le leader indépendantiste basque Arnaldo Otegi a assuré dans une interview que le groupe armé ETA était prêt à abandonner la violence et à poursuivre une stratégie pacifique pour créer un Etat basque indépendant, a indiqué hier le Wall Street Journal dans son édition en ligne. Arnaldo Otegi, qui est en prison, a accordé cette interview par écrit au journal américain alors que des proches de Batasuna, le bras politique interdit de l'ETA, ont dit "espérer" une annonce de cessez-le-feu de la part de l'organisation pour la fin de l'année. Otegi, ex-porte-parole de Batasuna, se trouve en détention pour avoir tenté de reconstituer son parti, interdit depuis 2003 en raison de ses liens avec l'ETA dont il ne condamne pas explicitement la violence. Otegi parle de "développements à venir", sans plus de précisions et rappelle que son mouvement rejette "toute violence pour obtenir des objectifs politiques". Le journal reconnaît que l'hypothèse d'un prochain abandon des armes laisse "sceptique" en Espagne après le vol par des membres présumés de l'ETA, la semaine passée dans le sud-est de la France, de matériel pour fabriquer des pièces d'identité. Le ministre de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba a estimé hier que ces propos n'étaient "pas novateurs" et qu'il "conviendrait de passer de la phase des déclarations à un arrêt véritable" de l'ETA. Le récent vol de matériel en France est "difficilement compatible avec la volonté, supposée par certains, d'un abandon de la lutte armée par l'ETA", a déclaré Rubalcaba à la radio basque Radio Euskadi. Responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans d'attentats, l'ETA est depuis plusieurs mois sous la pression de Batasuna pour annoncer un "cessez-le-feu permanent". Son dernier attentat sur le sol espagnol remonte à août 2009. Otegi s'est lui aussi distancié ces derniers mois de la lutte armée, sans aller toutefois jusqu'à condamner explicitement l'ETA ou rompre avec elle. Le "recours à la violence armée" n'est pas "compatible" avec l'indépendantisme, avait-il souligné le 17 octobre dans un entretien au quotidien El Pais. Il avait appelé l'ETA à "décréter une trêve permanente", ajoutant qu'en cas de reprise des attentats, Batasuna "s'opposerait à de tels faits".