Après une avancée remarquable dans le processus de réconciliation au sein de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH) voilà qu'on assiste aujourd'hui à un nouveau blocage qui risque de remettre en cause tout le processus et replonge la Ligue dans la crise. Avec l'accord conclu vendredi 17 décembre entre les membres du comité directeur et les plaignants sur le nombre des membres des comités des 8 sections contestataires à renouveler et le renoncement du comité directeur à la fusion des sections de Hammamet – Nabeul et Kasserine – Sbeïtla, tout le monde a applaudi et on a cru qu'enfin le dénouement de la crise se rapproche. Il ne restait qu'à régler la question des deux sections fusionnées, celles de Tunis - La Médina et de Tunis Bab Bhar. Ce qui, selon les observateurs ne devrait pas en principe bloquer tout un processus en marche, notamment après la résolution du problème épineux des 8e sections contestataires. Montfleury, Séjoumi, Le Kef, Tataouine, Kasserine, Sbeïtla, Hammamet et Nabeul. « Deux sections ne devraient pas faire échouer le processus de réconciliation qui est sur la bonne voie » a souligné un ancien responsable de la Ligue. Responsabilité Mais la réunion de vendredi dernier consacrée au règlement du litige concernant la section de Tunis – La Médina risque hélas de compromettre ce processus et selon les observateurs, les deux parties concernées dans cette affaire, les membres du comité directeur et le président de la section en question en assument la responsabilité. Lors de cette réunion les deux parties ont maintenu leurs positions antérieures et n'ont voulu faire aucune concession. Pour les membres du comité directeur « la section de la Médina - Bab Bhar fusionnée a tenu bel et bien son congrès et aujourd'hui elle fait partie des 24 sections reconnues par les plaignants. Donc la section de la Médina en tant que telle n'existe plus. Le président de cette section pourra néanmoins assister au congrès en tant que délégué». Des affirmations rejetées catégoriquement par ce dernier qui estime que « les fusions des sections décidées par le comité directeur sont illégales et cela a été confirmé par la justice ». Renouvellement La question qui se pose, aujourd'hui, avec insistance est comment sortir de cet imbroglio et permettre au processus de réconciliation de continuer sur la bonne voie et d'être couronnée par la tenue d'un congrès basé sur le consensus et qui sortira la Ligue d'une crise qui dure depuis une dizaine d'années ? Dans ce contexte trois scénarios sont plausibles selon les observateurs : Le premier est d'accepter le principe de la non fusion des deux sections de la Médina et de Bab Bhar est d'appliquer les mêmes propositions de renouvellement des deux comités des sections comme ce fut le cas pour les 8 sections. C'est-à-dire le renouvellement de 3 ou 4 des membres des comités. Le deuxième est de considérer le congrès des deux sections fusionnées tenu le 27 février 2005 comme celui de la section de Bab Bhar tout en y injectant de nouveaux membres dans son comité et refaire le congrès de la section de la Médina comme ce fut le cas pour les 8 sections. Le troisième scénario consiste en une solution extrême en cas d'un véritable blocage qui risque de faire carrément disparaître la Ligue est de continuer sur la voie de la réconciliation en préparant le congrès avec les 8 sections seulement. Mais ce ne sont que des scénarios qui peuvent être panachés par d'autres propositions. C'est à la commission de réconciliation de chercher et de trouver le scénario le plus compatible à la situation.