Le Temps-Agences - Le pape Benoît XVI a affirmé hier que "le tragique assassinat" du gouverneur du Pendjab (Pakistan) "montrait qu'il est urgent" d'abroger la loi sur le blasphème dans ce pays. Benoît XVI a lancé une nouvelle fois un appel au respect de la liberté religieuse, en recevant en audience l'ensemble du corps diplomatique accrédité auprès du Vatican pour la traditionnelle cérémonie des voeux de nouvel an. Il a réservé "une mention particulière" à "la loi contre le blasphème au Pakistan" et "encouragé" les autorités de ce pays "à faire les efforts nécessaires pour l'abroger, d'autant plus qu'il est évident qu'elle sert de prétexte pour provoquer injustices et violences contre les minorités religieuses". "Le tragique assassinat du gouverneur du Pendjab montre combien il est urgent de procéder dans ce sens", a ajouté le pape, soulignant que "la vénération à l'égard de Dieu promeut la fraternité et l'amour, et non pas la haine et la division". Après les attaques contre les chrétiens à deux mois d'intervalle dans des églises à Bagdad en Irak (46 morts le 31 octobre) et à Alexandrie en Egypte (21 morts le 31 décembre), Benoît XVI a souligné l'"urgente nécessité" pour les gouvernement de la région d'adopter, "malgré les difficultés et les menaces, des mesures efficaces pour la protection des minorités religieuses". Il a salué à cet égard "la clairvoyance politique dont certains pays d'Europe ont fait preuve ces derniers jours, en demandant une réponse concertée de l'Union Européenne afin que les Chrétiens soient défendus au Moyen-Orient". A propos des régimes communistes, Benoît XVI a plaidé pour que "les croyants ne se trouvent pas tiraillés entre la fidélité à Dieu et la loyauté à leur patrie", citant en particulier les catholiques chinois "qui vivent un moment de difficulté et d'épreuve". Il a adressé "une parole d'encouragement" aux autorités cubaines pour que "le dialogue qui s'est heureusement instauré avec l'Eglise se renforce encore et s'élargisse". Le pape a une nouvelle fois déploré "une sorte d'échelle dans la gravité de l'intolérance envers les religions", jugeant que "les actes discriminatoires contre les Chrétiens sont considérés comme moins graves, moins dignes d'attention de la part des gouvernements et de l'opinion publique" que ceux contre d'autres religions.