Le Temps-Agences - Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a assuré hier à Berlin que la décision attendue aujourd'hui sur son immunité le laissait "complètement froid", tout en tirant une nouvelle fois à boulets rouges sur la justice de son pays. "Cela me laisse complètement froid de savoir si le processus va être stoppé ou pas", a commenté Berlusconi lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel. "Ce dont il s'agit ici est ridicule", a-t-il ajouté, réaffirmant qu'il avait juré "sur la tête de (ses) enfants et petits-enfants" qu'il était innocent. "J'expliquerai aux Italiens à la télévision, comme je l'ai promis, ce dont il s'agit", a-t-il encore souligné à propos de ses démêlés judiciaires. La Cour constitutionnelle italienne doit se prononcer aujourd'hui sur une loi permettant à Silvio Berlusconi d'éviter de se présenter devant les tribunaux tant qu'il est chef du gouvernement. Il s'en est également pris à la justice de son pays qu'il a qualifiée de "maladie de l'Italie". La justice est "particulièrement forte, elle a un vrai pouvoir, beaucoup plus important en fait que ne le prévoit la Constitution", selon lui. La plus haute juridiction italienne doit rendre son verdict sur la validité de la loi dite "d'empêchement légitime", adoptée en mars, et qui autorise le président du Conseil et ses ministres à éviter de comparaître en justice pendant une période de 18 mois au maximum, c'est-à-dire jusqu'à septembre 2011. La décision de la Cour constitutionnelle est très attendue car si elle décidait d'abroger la loi, deux procès à Milan contre le chef du gouvernement reprendraient immédiatement: l'un pour fraude fiscale (affaire Mediaset) et l'autre pour corruption de témoin (procès Mills). A Berlin, où se tenaient les consultations gouvernementales germano-italiennes, le chef du gouvernement a en outre assuré que la stabilité de son gouvernement n'était en rien menacée par la décision que rendra la Cour constitutionnelle.