Dr Abdelkader Jazaïri, délégué de l'Organisation Mondiale de Santé (OMS) dans la Méditerranée orientale : « Le stade d'un hôpital sans tabac est très retardataire. Certains sont, déjà, à l'interdiction dans tous les lieux publics. » « Les gens doivent comprendre que dire non à une cigarette n'est pas un manque de courtoisie. Ce rejet est valable, aussi bien pour fumer que pour permettre à l'autre de le faire en leur présence. » c'est en ces termes que le Dr Abdelkader Jazaïri, délégué de l'OMS dans la Méditerranée orientale, a répliqué à l'interrogation sur les moyens susceptibles d'appuyer la lutte contre le tabac. Il a ajouté : « tous les moyens sont bons pour renforcer cette lutte. Elles passent de la sensibilisation aux multiples dangers du tabac à son interdiction stricte dans tous les lieux publics en passant par la hausse des prix du tabac et de ses dérivés et la restriction de sa vente aux jeunes de moins de 18 ans. Toutes les procédures doivent être tentées. ». Ces explications du Dr Jazaïri font partie des éclaircissements qu'il a fournis, avec toute l'équipe de l'OMS sur place, au cours de la journée organisée à l'intention de la presse au siège du bureau de l'OMS à Tunis. Cette journée s'est fixée comme objectif de sensibiliser la presse aux moyens adéquats de diffusion de la culture sanitaire et de la prévention. Car, « la compréhension erronée d'un message pourrait aboutir à des catastrophes. », comme l'a affirmé le porte-parole de l'OMS en Méditerranée orientale, Brahim Kordani.
Vertus de la transparence L'équipe des communicateurs de l'OMS a mis l'accent sur la nécessité de la transparence dans la prise en charge des questions de la santé. Ils expliquent : « La bonne information permet de cerner tout problème sanitaire afin de l'affronter de la manière adéquate. La lutte contre une quelconque épidémie est d'autant plus efficace que les statistiques sont précises. Or, les gouvernements cherchent à camoufler leur véritable bilan sanitaire. Ils craignent d'être accusés d'une quelconque défaillance. ». L'expérience de l'OMS dans la lutte contre plusieurs épidémies lui a appris que les Médias peuvent jouer un rôle consistant dans la transmission des messages de sensibilisation et de prévention. Seulement, et comme tous les communicateurs ont précisé : « Un message mal véhiculé peut amener un contresens et aboutir à une catastrophe telle la situation vécue en Egypte lorsqu'on a demandé aux citoyens de faire descendre leurs poulaillers des terrasses pour éviter la contamination par le contact des oiseaux migrateurs. Du coup, les rues deviennent remplies de poulets. Certains les ont même introduits chez eux. D'ailleurs, c'est ce contact qui a été à l'origine des décès d'humains atteints du virus en Egypte. Face à cette situation, les Médias n'ont pas bien assumé leur rôle de sensibilisation et d'éclairage.».
Message d'espoir L'action de l'OMS vise à répandre l'espoir partout dans le monde à travers toutes les campagnes qu'elle ne cesse de mener contre les maladies. Mais, elle a besoin d'être soutenue par les programmes appliqués en collaboration avec les gouvernements sur place. A cet effet, plusieurs moyens sont possibles : « Lorsqu'en 1999, les industries pharmaceutiques ont étendu à 20 ans la période de protection d'un médicament princeps, l'OMS et quelques pays ont combattu pour obtenir une dérogation permettant de fabriquer les médicaments génériques en cas de problème de santé publique. Donc, les pays émergents doivent exploiter ces exceptions et les étendre. Car, l'industrie pharmaceutique réunit des trusts qui occupent la 3ème puissance industrielle mondiale après les armes et la drogue. Ces industriels sont coriaces mais les pays doivent se défendre. D'ailleurs, l'expérience a montré que toutes les maladies peuvent être vaincues. Regardez le Sida. Il était effrayant il n'y pas longtemps. Aujourd'hui, on parvient à le contrôler. Les dernières découvertes ont encouragé le dépistage. Les gens n'ont plus peur de dépister. L'espoir de guérison apparaît à l'horizon. ». Le message passé par l'OMS est clair : « les difficultés existent mais l'espoir est permis. »