* Les manifestants dispersés, mais sans violence excessive * Plusieurs accrochages entre des snipers et l'armée , à Bizerte et dans la capitale La situation sur le terrain hier a été marquée par des manifestations sporadiques qui ont éclaté un peu partout sur le territoire tunisien contre le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) appelant à sa dissolution. "Avec notre sang et notre âme, nous sommes prêts à mourir pour les martyrs", ont encore lancé les contestataires, en référence aux dizaines de tués lors de la répression. Les manifestants qui scandaient le slogan « RCD dégage », ont vite étaient dispersés par des policiers anti-émeutes à l'aide de canons à eau et de grenades lacrymogènes mais avec de retenue. La manifestation a été interdite puisque le couvre-feu était en vigueur et interdit les manifestations. Les forces de l'ordre craignaient par ailleurs la présence de provocateurs. Quelques centaines de personnes ont tenu une manifestation similaire à l'avenue de la liberté dans la capitale mais qui a été, elle aussi dispersée, dans le calme. Des rassemblements identiques ont eu lieu à Sidi Bouzid (centre-ouest) et à Regueb, non loin. "On peut vivre avec seulement du pain et de l'eau, mais on ne peut plus vivre avec le RCD", scandaient les manifestants à Regueb. Ailleurs, des manifestations ont eu lieu à Sousse, Sfax, Bizerte, Rdayef, Jbenyana et Kasserine, Jedouba. Elles ont eu lieu généralement devant les locaux de l'UGTT ou ceux des délégations. Dans beaucoup de ces régions les locaux du RCD avaient été incendiés et complètement démolis depuis des semaines. Selon des sources syndicales une nouvelle manifestation aura lieu demain à Kelibia. Plusieurs accrochages et des arrestations Entre-temps, la journée d'hier, comme celle de la veille la situation sécuritaire a été assez tendue. Des informations se multiplient à propos de plusieurs accrochages entre l'armée et des groupes armés dans plusieurs villes. Vers midi, des appels que nous avons reçus d'habitants de Bizerte font états d'échanges de tirs entre des snipers et l'armée secondée par les forces de l'ordre. Des informations non confirmése font état de victimes des deux bords. A Tunis, et du côté de l'Avenue de Carthage, des confrères du journal «Echaab» nous ont signalé des tirs nourris vers midi entre des miliciens retranchés dans un immeuble et des policiers. Dans les environs de l'Ariana, des habitants ont aussi fait état hier matin d'échanges de coups de feu sans pour autant préciser exactement la source de ces tirs. On apprend par ailleurs qu'un acteur (on ne va publier son nom jusqu'à la vérification complète de l'information auprès de sa famille) aurait été tué par des tirs de sniper à Jbel Jloud Il faut signaler toutefois que le nombre des accrochages est en nette diminution et ce notamment grâce aux arrestations de plusieurs membres de ces milices. C'était le cas hier après midi à la Cité Hédi Nouira pour une voiture de police pleine de munitions. Avant-hier soir un Taxi avec des hommes armés a été arrêté à la nouvelle Médina. Deux autres ont été arrêtés au centre ville à l'aube et la liste est encore longue. Avant-hier, l'armée a repris le contrôle du palais présidentiel de Carthage qui était occupé depuis 48 heures par des membres de la milice fidèle à l'ex-président Ben Ali. Les arrestations se comptent par centaines.