* Vive tension à Bizerte * « Les biens » de la famille Ben Ali sous haute surveillance dans le Sahel * La chasse aux milices armés continue Signe d'un retour progressif au calme, Tunis grouillait de monde hier et les embouteillages reprenaient de plus belle. De nombreux habitants ont repris, en effet, hier le travail et ce malgré une nouvelle manifestation hier à l'Avenue Habib Bourguiba qui a regroupé plus de mille personnes pour protester contre le gouvernement de transition mis en place lundi, dans lequel figurent d'anciens ministres du régime du président en fuite Ben Ali. "Nous voulons un nouveau Parlement, une nouvelle Constitution et une nouvelle République", «Le ministre des Affaires financières est un ami des Trabelsi», «Policier! tu es une victime, viens participer avec nous à cette révolte!», scandaient les manifestants, encerclés par un dispositif important des forces de l'ordre Un cordon de policiers anti-émeutes empêchait les manifestants d'accéder au ministère de l'Intérieur, les forces de l'ordre n'ont pas, toutefois, chargé la foule ni tiré des bombes lacrymogènes, contrairement à la veille ou la manifestation a été violemment dispersée, à coups de matraques et de gaz lacrymogènes. La manifestation a duré plus de quatre heures. Hormis Tunis, des manifestations ont également eu lieu à Sfax, mais aussi Sidi Bouzid et Bizerte et dans plusieurs villes dont les plus importantes ont eu lieu à Gafsa et Gabès qui ont regroupé des centaines d'habitants qui étaient, comme l'indique une source syndicale, déterminé à maintenir la pression en manifestant chaque jour jusqu'à la dissolution totale du RCD et la constitution d'une nouvelle République. Par ailleurs, au Sahel, deux manifestations ont eu lieu à Monastir et à Sousse regroupant quelques centaines de personnes. Organisées toutes les deux par l'UGTT, les deux manifestations se sont dispersées dans le calme tôt l'après midi. Tension toujours vive à Bizerte Sur le terrain, à Bizerte la situation s'est un peu calmée hier au lendemain de l'enterrement de trois soldats tués lors d'accrochages, les plus violents signalés dans tout le territoire depuis la chute de l'ancien régime. La tension restait toutefois assez vive hier. Vers onze heures des habitants à la Corniche ont indiqué avoir entendu des tirs. Le flou persistait toutefois sur ce qui se passe depuis quelques jours dans cette région devenu un repaire des miliciens. « Il faut dire que Bizerte, outre son poids stratégique, abrite l'une des principales bases militaire du pays, elle représente un lieu idéal pour se cacher vu sa géographie constitué principalement de montagne », analyse Nabil. A. un habitant de Jarzouna. Par ailleurs à Monastir, avant-hier soir, un témoin qui a assisté à la scène, nous indique qu'une maison appartenant à Kaïs Ben Ali, située sur la Falaise, a fait l'objet d'une descente effectuée par l'armée et la police. Aucune arrestation n'a été signalée lors de cette opération qui faisait suite à une information donnée par des voisins. Hier matin, et selon le même témoin, Amer B., une voiture civile a été aperçue devant les lieux en train d'emporter des meubles. Signalons, la poursuite, dans cette région, de la chasse aux prisonniers évadés de la prison de Chebba qui ne seront, selon des sources policières que quelques dizaines encore en fuite. Entre-temps la chasse aux miliciens armés qui terrorisent la population continue. Nous apprenons, à ce propos, l'arrestation, hier, de deux hommes armés, au bord d'une clio, à Bir el Bey. Deux autres voitures ont été arrêtées avant-hier soir du côté de la cité Ettadhamen.