Le Temps-Agences - Deux attentats suicides à la voiture piégée contre les forces de sécurité irakiennes et des pèlerins chiites ont fait au moins 15 morts et 80 blessés, hier au nord-est de Bagdad, au lendemain de l'attentat le plus meurtrier en Irak depuis près de trois mois. Ce regain de violences illustre de nouveau la difficulté de la police et de l'armée irakiennes à contrôler le pays à moins d'un an du retrait des forces américaines. Si un nouveau gouvernement a finalement vu le jour en décembre après neuf mois de tractations, les portefeuilles stratégiques de la Défense et de l'Intérieur n'ont toujours pas été attribués. L'attentat le plus meurtrier, hier a été commise vers 10H00 (07H00 GMT) dans le centre de Baqouba, à 60 kilomètres de Bagdad, quand un kamikaze a précipité une ambulance remplie d'explosifs contre l'entrée principale d'une base des forces de sécurité. Au total, 13 personnes ont été tuées et 64 blessées, selon le docteur Firas al-Doulaimi, qui exerce à l'hôpital général de la ville. La puissante déflagration a considérablement endommagé cette base, utilisée par un service chargé de la protection des bâtiments publics, de même que des bâtisses voisines, telles un hôpital pour femmes et enfants et une école primaire, où trois enfants et une institutrice ont été blessés, selon un responsable du commandement des opérations de Baqouba. Il a affirmé que la base avait auparavant reçu un coup de téléphone d'un homme se faisant passer pour un responsable des services de santé annonçant l'arrivée d'une ambulance, ce qui aurait facilité l'approche du kamikaze. Le lieu de l'attentat a été bouclé et les autorités ont interdit la circulation des véhicules dans la ville. Une heure et demie plus tard, un autre kamikaze a fait exploser son véhicule au milieu de pèlerins chiites à Ghalbiya, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Baqouba, selon un responsable du commandement des opérations de la province. Deux pèlerins ont été tués et 16 personnes blessées, parmi lesquelles le vice-gouverneur de la province, Saadek al-Husseini, trois de ses gardes du corps et deux journalistes d'une chaîne locale. Ces deux attaques sont intervenues au lendemain d'un attentat suicide à Tikrit, au nord de Bagdad, contre un centre de recrutement de la police qui, selon le ministère de l'Intérieur, a fait 50 morts et 150 blessés, soit le bilan le plus lourd depuis le carnage dans la cathédrale syriaque catholique de Bagdad le 31 octobre. La Syrie a condamné hier "avec vigueur" l'attentat de Tikrit et dit se placer "au côté de l'Irak dans sa lutte contre le terrorisme".