Le Temps-Agences – Au lendemain de sa réception en grande pompe à la Maison Blanche, le président chinois Hu Jintao poursuivait hier sa visite d'Etat aux Etats-Unis en se rendant au Capitole pour rencontrer les dirigeants du Congrès. Et, alors que le président chinois et Barack Obama ont affiché mercredi leur volonté de dépasser les "frictions" commerciales sur fond de juteux contrats, Hu devait prononcer également un discours devant le Comité national pour les relations sino-américaines, avant de se rendre à Chicago, fief de son homologue américain. Mercredi, les droits de l'homme s'étaient largement invités au menu des discussions, Hu faisant une déclaration publique assez inhabituelle en la matière. "La Chine reconnaît mais aussi respecte l'universalité des droits de l'homme mais en même temps nous pensons que nous devons tenir compte des différentes circonstances nationales en matière de droits de l'homme", a déclaré Hu lors d'une conférence de presse commune. De son côté, Obama a assuré avoir été "très franc" pour signifier les opinions américaines "sur l'universalité de certains droits, de la liberté d'expression, de religion et d'association". Selon un responsable américain, il a parlé à son interlocuteur du dissident emprisonné et prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, dont il réclame la libération, et la question du Tibet, souhaitant "le dialogue entre la Chine et le dalaï lama". Obama a dit espérer que les deux pays pourraient laisser derrière eux les "frictions" du passé, notamment en matière économique, alors que Pékin a annoncé hier une croissance très vigoureuse de 10,3% pour 2010 qui conforte son nouveau statut de deuxième puissance économique mondiale. Annonce quelque peu tempérée par les craintes de tensions inflationnistes, avec 3,3% de hausse des prix sur l'année. Hu a promis que son pays allait stimuler sa demande intérieure et sa consommation, traiter les entreprises américaines sur un pied d'égalité, et salué "l'avenir prometteur" du commerce entre les deux pays.