Appel à la dissolution de la mutuelle de la police, accusée d'abus et de corruption Des policiers portent le brassard rouge Hier dans le centre de Tunis, un important dispositif policier était déployé sur l'avenue Habib Bourguiba, mais ils ont été pris de court. Les manifestants dont on croyait qu'ils voulaient assiéger pour la deuxième journée consécutive les locaux du RCD, ont changé de cap pour se diriger au Palais du gouvernement à la Kasbah. Cette nouvelle manifestation exigeait la démission du gouvernement de transition, en raison de la présence en son sein de nombreux ministres de l'ancien régime. Elle a démarré vers dix heures du matin depuis l'avenue Habib Bourguiba passant par Bab Djazira pour s'arrêter devant le ministère de la Défense où elle a été rejointe par les avocats venant de Bab Bnet. La manifestation, désormais composée de plus de mille personnes s'est dirigée ensuite vers la Kasbah devant le Palais du gouvernement. On notera la présence durant cette manifestation, outre les avocats et les syndicalistes, de beaucoup de figures du mouvement Ennahdha dont la présence dans les manifestations depuis la révolte populaire faite par les jeunes, se fait de plus en plus remarquer. Pendant plus de deux heures des slogans contre le RCD, le gouvernement d'union nationale et le premier ministre Gannouchi ont scandés par les manifestants et c'est vers 15heures que la manifestation a été dispersée par les forces de l'ordre sans usage de force. D'autres marches de protestation pacifique contre la composition du Gouvernement provisoire se sont déroulées, hier dans les régions notamment à Bizerte. La marche qui a démarré du siège de la maison des travailleurs a enregistré la participation de centaines de syndicalistes, d'avocats, d'étudiants, de jeunes et des militants de partis et de diverses sensibilités politiques. Manifestations des policiers «Dignité, liberté, syndicat des policiers», c'était là le slogan lancé hier par les policiers qui se sont joint au mouvement de protestation en Tunisie. A Tunis, Sousse, Sfax, Monastir, pour ne citer que ces grandes villes, tous les policiers portaient hier un brassard rouge. A Tunis ils ont même été vus avec les manifestants devant le Palais du gouvernement. Selon une source informée, les policiers exigeaient la dissolution de la mutuelle de la police qu'ils accusent d'abus et de corruption. Ils exigent, à ce propos, la création d'un syndicat libre et élu au sein de l'UGTT. Le port du brassard rouge a été aussi le signe, selon les mêmes sources, d'une volonté des forces de l'ordre de montrer leur soutien à la révolution des Tunisiens. Retour au calme Sur le terrain, rien n'a été signalé hier. Dans toutes les régions de Tunis, comme dans les régions, le calme est revenu petit à petit. D'ailleurs on nous signale l'allégement de la présence militaire dans beaucoup de quartiers où le comité constitué par les riverains est en train de se dissoudre. Med Ali BEN REJEB ----------------------- Des armes dans la maison d'un membre de la famille de Leïla Trabelsi Des armes ont été saisies dans la maison d'un membre de la famille de l'épouse du président déchu Ben Ali, selon des images de la télévision publique diffusées, hier. Des fusils à lunettes de précision, des pistolets, des fusils de chasse et des cartouches étaient cachés sous du sable, dans le jardin d'une villa appartenant à un membre de la famille de Leila Trabelsi. La télévision publique a montré des images de policiers s'affairant dans cette villa, au lendemain de l'annonce de l'arrestation de 33 membres de la famille de Ben Ali qui avait mis le pays en coupe réglée.