Lors d'une conférence de presse tenue hier soir, MM. Yadh Ben Achour, président de la Commission supérieure de réforme politique, Abdelfattah Amor, président de la commission nationale d'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption et Tawfik Bouderbala, président de la commission nationale d'établissement des faits sur les abus au cours des derniers événements, ont annoncé que ces commissions entameront leur travail à partir de lundi 24 janvier. Ils ont affirmé que ces commissions travailleront dans l'indépendance totale et qu'ils se portent personnellement garants de cette indépendance. Ils ont averti qu'ils s'adresseront au peuple à la moindre interférence ou intervention de quelque côté que ce soit. S'agissant de la commission supérieure de réforme politique, qui sera composée de représentants de tous les partis politiques sans exception, de représentants de la société civile et d'experts juridiques, elle doit définir et présenter le plus tôt possible les textes et le cadre juridique pour l'organisation des élections présidentielles. A cet égard, M. Yadh Ben Achour a indiqué que ces textes ne seront pas présentés pour approbation au parlement actuel qui ne bénéficie d'aucune crédibilité. Les deux autres commissions sont des commissions d'essence technique et seront composées principalement d'experts. Leur travail sera axé sur l'audition des témoins et l'examen des dossiers. Un appel a été lancé par M. Tawfik Bourderbala à tous ceux qui ont des témoignages à faire pour prendre contact avec la commission, à partir de lundi. Un communiqué sera publié à cet effet. L'opinion publique sera informée de l'avancement des travaux des commissions à travers la presse et les médias. Un attaché de presse sera désigné à cet effet pour informer les organes d'information de façon régulière sur les divers aspects relatifs au travail des trois commissions. Les présidents des deux commissions d'établissement des faits ont indiqué que leur travail prendra du temps. M. Tawfik, Bouderbala a indiqué qu'il n'y a aucune ligne rouge en ce qui concerne la citation des personnes à témoigner devant la commission, y compris les membres du gouvernement, à l'instar du Premier ministre ou encore les ministres de la Défense et de l'Intérieur. M. Yadh Ben Achour a souligné que la constitution tunisienne de 1959 est une constitution équilibrée mais que la pratique l'a dénaturée. « Ce qui a tout détruit c'est le régime du parti unique et la confusion entre l'Etat et le parti, a-t-il dit ajoutant que ce qui sera convenu par la commission en ce qui concerne la nature du régime présidentiel ou parlementaire sera retenu, même si, à son avis, le régime parlementaire comporte des dangers pour la Tunisie.