Les derniers « mots croisés » d'Yves Calvi à France 2 nous ont procuré un véritable plaisir. Sur le plateau un ancien Premier ministre socialiste et président de l'Assemblée nationale française Laurent Fabius, Mme Cecile Duflot secrétaire nationale « d'Europe Ecologie » « partis des verts), Mme Laurence Parisot présidente du Medef, la puissante organisation patronale française, et M. Henri Guaino le conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy et comparé souvent au Richelieu de Louis XIII. L'invitée tunisienne n'était autre que la brillante avocate Radhia Nasraoui présidente de l'association tunisienne contre la torture. Le débat était relativement serein et courtois malgré les pointes d'attaques de Mme Cecile Duflot au président français et son ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot Marie (MAM) à qui elle reproche leur alignement total et leur soutien inconditionnel à Ben Ali et sa dictature corrompue. M. Guaino un peu, gêné dans ses petits souliers, a défendu la position française d'abord par la nécessité d'une certaine « réserve » par rapport à une ancienne colonie et surtout par l'hospitalité de la France qui a quand même accueilli tous les contestataires du régime de Ben Ali ce que Mme Nasraoui a reconnu positivement en remerciant le peuple français, ses intellectuels et ses associations politiques d'avoir honoré les traditions libérales démocratiques et de défense des droits de l'Homme et des peuples opprimés par le despotisme. Mais le vrai tacle, est venu du vieux routier, adroit et expérimenté, qu'est M. Laurent Fabius qui a reproché au gouvernement français de n'avoir pas, à ce jour, gelé les avoirs du dictateur tunisien et de sa famille et qu'il aurait fallu le faire par « décret ». C'est beau la France, démocratique et éternelle malgré toutes les différences ! Mme Laurence Parisot a été la plus amicale à l'égard de la Tunisie nouvelle. Elle a recommandé au gouvernement français et aux hommes d'affaires français, non seulement de ne pas abandonner la Tunisie « amie » mais de l'aider par des investissements massifs et de défendre son dossier pour accéder au Statut de « partenaire privilégié » de l'Union Européenne ! Merci à la France que nous aimons !