Le Temps-Agences - Le beau-frère du président déchu Ben Ali, Belhassen Trabelsi, qui se trouve en sol canadien, a demandé l'asile politique au Canada, selon ce qu'a appris Radio-Canada. La procédure pourrait s'étirer sur des mois, voire des années. On ignore les motifs sur lesquels il fonde sa requête, mais selon toute vraisemblance, il dirait craindre la torture ou risquer la mort s'il retourne en Tunisie. Arrivé au pays la semaine dernière, Belhassen Trabelsi a séjourné avec sa famille au Château Vaudreuil, un hôtel de Vaudreuil-Dorion, dans l'ouest de Montréal. Il a cependant quitté l'établissement depuis. Les autorités canadiennes affirment savoir où il se trouve et être en contact constant avec son avocat. Belhassen Trabelsi s'est déjà vu retirer son statut de résident permanent du Canada, car il n'a pas passé deux des cinq dernières années au pays. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt lancé par la Tunisie et d'un avis de recherche d'Interpol, à l'instar d'autres membres de sa famille. On ne sait pas si les autorités canadiennes procéderont à son arrestation et à son expulsion vers son pays d'origine. Le Canada et la Tunisie n'ont pas signé d'entente en matière d'extradition. Surnommé « le parrain » par les Tunisiens, Balhassen Trabelsi possède d'importants intérêts commerciaux en Tunisie. Le milliardaire est accusé d'avoir dérobé des fonds gouvernementaux avant que la révolution populaire ne contraigne Ben Ali à quitter le pouvoir, début janvier. Hamadi Touil, désigné comme le bras droit de Belhassen Trabelsi, est par ailleurs arrivé à Montréal jeudi après-midi à bord d'un avion d'Air France. En voyage officiel au Maroc, le premier ministre Stephen Harper a affirmé, jeudi, que les membres de l'ancien régime tunisien « ne sont pas les bienvenus » au Canada.