Une soixante de personnes ont manifesté dans la nuit du mercredi au jeudi (jusqu'à 2 heures du matin) devant l'hôtel où se terre Belhassen Trabelsi et sa famille (photo), rapporte Radio Canada, protestant sa présence sur le sol canadien. Arrivé la semaine dernière à Montréal en jet privé, Trabelsi s'est réfugié à Château Vaudreuil, un hôtel de Vaudreuil-Dorion, dans l'ouest de Montréal. Des policiers ont dû assurer mercredi et jeudi la sécurité de l'établissement. Selon la chaîne TVA, Belhassen Trabelsi a effectué plusieurs rencontres à Montréal où il aurait réglé certaines affaires et reçu des membres de la communauté tunisienne et libanaise résidant au Canada. Interrogé par des journalistes, selon le compte-rendu de Radio Canada, le ministre canadien de l'Immigration, Jason Kenney, a laissé entendre que Trabelsi était un résident permanent et qu'il ne pouvait être déporté en suivant les procédures régulières d'immigration. « En vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels, je ne peux faire de commentaires sur des individus », a-t-il répondu « Je peux vous confirmer qu'il y avait des membres de cette famille au Canada, des résidents permanents qui ont le droit de se trouver ici », a-t-il ajouté, avant de déclarer que le gouvernement canadien n'accorderait pas de visa à d'autres membres du régime de Ben Ali qui tenteraient d'entrer au pays sans être résidents du Canada. Le ministre Kenney a par ailleurs clairement indiqué que l'ancien président de la Tunisie n'était pas le bienvenu au Canada, précise Radio Canada. Reste la procédure d'Interpol qui a demandé à 187 pays, dont le Canada, de rechercher, localiser et arrêter Zine El Abidine Ben Ali et six de ses proches en vue de leur extradition vers Tunis. Il se trouve, cependant, que le Canada et la Tunisie n'ont pas de convention signée en matière d'extradition. Les autorités canadiennes se trouvent donc devant un imbroglio juridique et nul, en l'état actuel de la situation, ne peut clairement répondre si le Canada va arrêter Belhassen Trabelsi et sous quels motifs le fera-t-il.