«Plus on attend plus le temps joue en faveur de la famille de Ben Ali et de ses proches qui pourraient faire transiter cet argent vers les paradis fiscaux», a renchéri le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe -Ottawa et Tunis travaillent main dans la main pour geler les avoirs de Belhassen Trabelsi, le beau-frère de l'ex-président déchu de la Tunisie Ben Ali, a réitéré le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon, mardi. «Le gouvernement travaille en étroite collaboration avec le gouvernement tunisien de façon à ce que nous puissions examiner toutes les options pour geler les avoirs de l'ancien régime tunisien», a précisé M. Cannon aux Communes. Selon le député bloquiste de Longueuil, Jean Dorion, le danger, c'est que M. Trabelsi profite de ce temps d'attente pour placer ses actifs «en lieux sûrs dans un paradis fiscal.» Il a exhorté Ottawa à imiter l'Union européenne qui accélère ses démarches pour geler les actifs de M. Trabelsi. «Plus on attend plus le temps joue en faveur de la famille de Ben Ali et de ses proches qui pourraient faire transiter cet argent verse les paradis fiscaux», a renchéri le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe lors d'un point de presse. Il comprend mal comment M. Trabelsi a pu obtenir le statut de résident permanent au Canada puisque ce statut fort convoité est assorti de certaines obligations. Pour sa part, le critique libéral en matière d'affaires étrangères Bob Rae estime qu'Ottawa a mal joué ses cartes dans ce dossier. Selon lui, la fermeture envisagée de l'ambassade canadienne à Tunis était non justifiée. Une décision qui s'est faite dans le vide, a-t-il ajouté, «sans vraiment songer aux conséquences politiques.» Jouissant du statut de résident permanent canadien, le beau-frère Trabelsi et sa famille sont arrivés à Montréal il y a près de deux semaines en jet privé. Le gouvernement fédéral a depuis révoqué ce statut puisque M. Trabelsi n'avait pas respecté les obligations de résidence, soit de rester au pays pendant deux ans sur cinq. Depuis, M. Trabelsi a demandé l'asile politique. Le gouvernement tunisien a lancé un mandat d'arrestation international visant l'ex-président et ses proches pour «acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers» et «transferts illicites de devises à l'étranger.»