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En attendant le «jour du départ»
La contestation se poursuit en Egypte
Publié dans Le Temps le 04 - 02 - 2011

Le Premier ministre présente des excuses pour les violences du Caire
Le vice-président se veut conciliant
Le Temps-Agences - Les heurts se sont poursuivis entre partisans et opposants au président Hosni Moubarak hier aux abords de la place Tahrir dans le centre du Caire, à la veille d'une nouvelle grande journée de contestation en Egypte baptisée "jour du départ".
Les manifestants, qui réclamaient haut et fort pour la dixième journée consécutive la démission de Hosni Moubarak, tenaient toujours la place malgré les violents affrontements de mercredi et de la nuit avec les partisans du raïs, qui ont fait six morts et 836 blessés selon le ministère de la Santé.
Dix mille manifestants étaient massés hier après-midi sur cette place, épicentre du mouvement de contestation. Une partie d'entre eux ont formé une chaîne humaine pour en contrôler les accès. Certains se sont barricadés derrière de grandes plaques métalliques en prévision d'autres troubles.
Dans la matinée, après être restés passifs tout au long de mercredi puis de la nuit, des éléments de l'armée ont entrepris d'établir une zone tampon entre les deux camps aux abords de la place Tahrir. Cela n'a pas empêché une reprise des troubles, durant lesquels quelques tirs ont retenti. L'armée avait fait savoir lundi qu'elle jugeait légitimes les revendications des protestataires et qu'elle n'ouvrirait pas le feu sur eux. D'autres rassemblements de l'opposition ont eu lieu en dehors du Caire, notamment dans le nord-est du pays, à Suez où 4.000 opposants ont manifesté, ou à Ismaïlia, où ils étaient 2.000.
Gamal Moubarak, pas candidat
Si Hosni Moubarak ne s'est plus exprimé en public depuis son intervention télévisée de mardi soir, les hautes autorités ne sont pas restées silencieuses hier.
Le nouveau Premier ministre, Ahmed Chafik, a présenté des excuses pour les violences du Caire. Le gouvernement avait démenti un peu plus tôt avoir joué le moindre rôle dans la mobilisation des partisans de Moubarak et indiqué qu'une enquête serait ouverte sur l'origine des violences.
Le vice-président Omar Souleimane, nouvellement nommé, a annoncé quant à lui que le fils de Moubarak, Gamal, ne serait pas candidat à la succession de son père. Agé de 47 ans, Gamal Moubarak était considéré comme un successeur potentiel du raïs jusqu'à ce que l'Egypte bascule dans la révolte.
Omar Souleimane, issu de l'armée et chef des services de renseignement, a annoncé aussi que les autorités libéreraient tous les jeunes gens arrêtés depuis le début du mouvement de contestation n'étant pas impliqués dans des actes criminels.
L'agence officielle Mena rapporte de son côté que la justice égyptienne a gelé les comptes bancaires et interdit de voyages à l'étranger plusieurs ex-ministres du gouvernement, dont Habid el Adli, ministre de l'Intérieur honni en raison des agissements des forces de police.
Ces restrictions concernent également les ex-ministres du Tourisme Ahmed el Maghrabi et du Logement Zouhair Garana ainsi qu'Ahmed Ezz, homme d'affaires et ancien responsable du Parti national démocrate (PND) au pouvoir.
Plusieurs journalistes étrangers et égyptiens ont été agressés au Caire lors des violences, ce qui a conduit la Commission de protection des journalistes (CPJ) à accuser le gouvernement égyptien de tentative d'intimidation et de censure généralisée à l'encontre des médias.
Hier, des partisans de Moubarak ont fait irruption dans plusieurs hôtels de la capitale où ils traquaient les journalistes, a rapporté la chaîne Al Arabia.
Le département d'Etat américain a condamné une "campagne concertée d'intimidation des journalistes étrangers au Caire et d'ingérence dans leurs reportages".
Sur le plan diplomatique, cinq chefs d'Etat et de gouvernement européens, dont Nicolas Sarkozy, ont appelé à une "transition rapide et ordonnée" en Egypte. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, leur a emboîté le pas quelques heures plus tard.
Face à la dégradation de la situation, les autorités canadiennes ont recommandé à leurs ressortissants de quitter l'Egypte. A Paris, le Premier ministre, François Fillon, a dit que la France n'organisait pas d'évacuation de ses ressortissants mais se tenait prête à aider ceux qui voulaient rentrer. Les cours du pétrole ont grimpé face aux craintes de propagation des troubles à l'Arabie saoudite ou d'un risque de perturbation du trafic maritime dans le canal de Suez. Le Brent, ainsi, a dépassé momentanément les 103 dollars.
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L'Europe appelle à une transition rapide
Le Temps-Agences - Les leaders des cinq plus grands pays européens, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie et Espagne ont réclamé hier que le processus de transition en Egypte commence "dès maintenant" et condamné "tous ceux qui utilisent ou encouragent la violence", dans une déclaration commune.
"Nous observons la dégradation de la situation en Egypte avec une extrême préoccupation", écrivent Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Silvio Berlusconi, David Cameron et Jose-Luis Zapatero dans ce texte communiqué par l'Elysée.
"Les Egyptiens doivent pouvoir exercer librement et pacifiquement leur droit de manifester et bénéficier de la protection des forces de sécurité. Les agressions contre les journalistes sont totalement inacceptables", disent-ils.
"Nous condamnons tous ceux qui utilisent ou encouragent la violence, qui ne fera qu'aggraver la crise politique que traverse l'Egypte. Seule une transition rapide et ordonnée vers un gouvernement à représentation élargie permettra de surmonter les défis auxquels l'Egypte doit faire face aujourd'hui. Ce processus de transition doit commencer dès maintenant", conclut le texte.
De son côte, la chef de la diplomatie de l'Union européenne a appelé hier les autorités égyptiennes à traduire en justice les responsables des violences.
"Le gouvernement (égyptien) est responsable du bien-être et de la sécurité de son peuple. Ceux qui sont responsables d'actes ayant causé des morts et des blessés doivent rendre des comptes et être traduits en justice", a affirmé Catherine Ashton dans un communiqué.
Catherine Ashton a dénoncé les "groupes armés" qui ont "violemment attaqué" des manifestants pacifiques.
La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères s'est également élevée contre les "intimidations" et les "agressions" à l'encontre des journalistes sur le terrain. "C'est tout à fait inacceptable", a-t-elle dit.
Catherine Ashton a en outre de nouveau exhorté les autorités égyptiennes "à entamer maintenant une véritable transition" politique.
"Des mesures urgentes, concrètes et décisives sont maintenant nécessaires pour répondre aux aspirations démocratiques du peuple égyptien", a-t-elle ajouté.
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Le Hamas manifeste à Gaza
Le Temps-Agences - Plusieurs centaines de partisans du Hamas se sont rassemblés hier devant les bureaux de la représentation égyptienne dans la Bande de Gaza pour manifester contre le président Hosni Moubarak.
C'est le premier rassemblement de ce type dans le territoire palestinien contrôlé par le Hamas, depuis le début de la révolte en Egypte il y a plus d'une semaine.
Les protestataires rassemblés hier étaient des partisans du Hamas représentant les conseils d'étudiants des universités de Gaza.
Le Hamas est resté relativement discret sur les troubles en Egypte. Mais le mouvement islamiste, affilié aux Frères musulmans, principal mouvement d'opposition en Egypte, est perçu comme un adversaire du régime égyptien en raison de sa participation au blocus de la Bande de Gaza.
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Les deux tiers des Israéliens redoutent la chute de Moubarak
Le Temps-Agences - Une forte majorité d'Israéliens estime que la chute du président égyptien Hosni Moubarak aurait un effet négatif pour leur pays et se traduirait par l'arrivée au pouvoir d'un "régime islamiste", selon un sondage publié hier.
A la question : "est-ce que, selon vous, les conséquences de la chute de Moubarak sur Israël seront positives ou négatives?", 65% des personnes interrogées estiment qu'elles seront négatives tandis que 11% d'entre elles pensent que ces conséquences seront positives, le reste étant sans opinion ou refusant de répondre.
Par ailleurs, 59% des Israéliens estiment qu'un "régime islamiste" va succéder au président Moubarak, tandis que 21% prévoient qu'il s'agira d'un "régime laïc démocratique".
Ce sondage publié par le quotidien Yédiot Aharonot a été réalisé par l'institut Mina-Tzemah-Dahaf auprès de 500 personnes représentatives de la population israélienne avec une marge d'erreur de 4,5%.
Les dirigeants israéliens agitent le spectre d'un régime à l'iranienne en Egypte depuis qu'une révolte populaire sans précédent menace le pouvoir du président Hosni Moubarak.
"Israël considère que la communauté internationale doit exiger de tout gouvernement égyptien qu'il respecte le traité de paix avec Israël", a proclamé le Premier ministre Benjamin Netanyahu en mettant en garde contre le risque que la révolte populaire en Egypte débouche sur une période "d'instabilité et d'incertitude pendant de nombreuses années" dans la région.
L'Egypte a conclu en 1979 un accord de paix avec Israël en échange du retrait, réalisé en 1982, de tous les territoires égyptiens conquis par l'armée israélienne durant la guerre de juin 1967.
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Les Français d'Egypte «abandonnés» par le Quai d'Orsay?
Le Temps-Agences - Le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a déclaré hier que les Français n'ayant "pas d'urgence ou d'ardente obligation à rester sur le territoire égyptien" devaient revenir "dans les meilleurs délais". Mais beaucoup de Français encore sur place se plaignent de l'isolement dans lequel les laisse le Quai d'Orsay.
"Nous nous demandons vraiment ce que l'ambassade attend pour mettre en place des vols charters pour commencer à évacuer et mettre les gens en sécurité. Les vols Air France s'amenuisent, un vol par jour et pendant le couvre-feu", explique ainsi Peggy, qui habite au Caire depuis cinq ans. "Je veux partir mais ceci ne m'est pas possible sans l'aide du consulat", renchérit Irénée, également au Caire.
Si François Baroin affirme que le Quai d'Orsay avait mis en place "un dispositif particulier" pour les ressortissants français en Egypte, ces derniers se plaignent beaucoup de l'absence de mesures de rapatriement. "A l'heure où je vous parle, le 3 février 2011 à 8 h 24, le consulat français, contrairement à la majorité des chancelleries au Caire, n'a toujours pas reçu d'instructions pour rapatrier les Français", s'indigne Peggy.
Etats-Unis, Allemagne, mais aussi Maroc, Algérie... De nombreux Etats ont déjà dépêché des avions en Egypte. Le gouvernement britannique a annoncé mardi sa décision d'envoyer à titre de "précaution" un charter au Caire pour rapatrier ses ressortissants désireux de quitter l'Egypte.
Gérard, rentré de Louxor mardi après trois jours d'angoisse, ne décolère pas : "Tous les vols intérieurs pour Le Caire étaient annulés. Seuls les Anglais, Italiens, Turcs avaient des vols directs Louxor-Paris. L'ambassade de France, jugeant que les Français n'étaient pas en danger, n'avait rien prévu !", s'indigne-t-il. "Nous avons pu finalement avoir un vol pour Paris par un charter d'Air Cairo affrété par plusieurs agences [de voyages] françaises. Le Quai d'Orsay proposait un vol Air France à 3 000 euros la place au départ du Caire mais sans vol pour aller au Caire..." S'il admet s'être senti en sécurité à Louxor, où l'armée était présente autour des administrations et des hôtels, il affirme que des caillassages nourris ont eu lieu, y compris sur un bateau de touristes.
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Moubarak, un héros de guerre mué en despote
Le Temps-Agences - Lui ne s'enfuira pas en Arabie saoudite avec des valises de lingots d'or, comme le couple tunisien Ben Ali. Hosni Moubarak l'a déclaré solennellement mardi soir dans son allocution télévisée : c'est en Egypte qu'il «veut mourir». «Ce pays, martèle-t-il, j'y ai vécu, j'ai fait la guerre pour lui, et l'histoire me jugera.
Des centaines de milliers d'Egyptiens ont beau réclamer jour après jour son départ, le vieux raïs — président — de 82 ans, au pouvoir depuis trente ans, reste de marbre. Physiquement, dans les rares images qu'on ait vues de lui depuis le début de cette crise — en dehors des éternels portraits qui s'affichent dans les rues —, il paraît figé, lointain, affaibli par la maladie (officiellement une ablation de la vésicule et d'un polype) pour laquelle il est régulièrement suivi en Allemagne et à Paris.
Pas plus que son homologue tunisien, il n'a vu grandir l'exaspération de son peuple. Et comme un Zine Ben Ali en son palais de Carthage, Hosni Moubarak vit en quasi-autarcie dans la cité artificielle d'Héliopolis, sorte de luxueux Disneyland pour riches Egyptiens en banlieue du Caire, symbole des criantes inégalités sociales du pays. C'est là qu'il gouverne avec une poignée de proches collaborateurs, des militaires comme lui. Là qu'il se fait réélire pour cinq mandats consécutifs, dans des scrutins loin d'être démocratiques.
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Un médiateur incontournable
Pourtant, lorsqu'il succéda à Anouar el-Sadate (dont il était le vice-président), assassiné par les islamistes en 1981, Moubarak fut acclamé par son pays comme par la communauté internationale. Pour les Egyptiens, ce général d'aviation, ancien pilote de Mig-21 formé en URSS, devenu chef d'état-major d'une armée de l'air qui fut à deux doigts, lors de la guerre de Kippour en 1973, d'infliger une défaite à Israël, Moubarak est un héros de guerre. Pour les Occidentaux, et pour Israël, c'est un musulman modéré et moderniste qui affirme, sitôt au pouvoir, qu'il ne reviendra pas sur la paix avec Israël, signée au prix de sa vie par Sadate.
Moubarak s'imposera d'ailleurs vite comme le médiateur incontournable entre Palestiniens et Israéliens, entre Occidentaux et Arabes. A l'intérieur, le troisième raïs, militaire comme ses prédécesseurs Sadate et Nasser, dans la tradition des « officiers libres » qui renversèrent le roi Farouk en 1952, se montre réformateur à ses débuts. Il libère des prisonniers politiques (Sadate était devenu paranoïaque après son traité de paix avec Begin et Carter), assouplit le régime des coptes (chrétiens d'Egypte), et ne remet pas en cause l'avantageux statut des femmes concocté par Jihane, la brillante épouse de Sadate.
Autant Anouar et Jihane étaient exubérants et mondains, autant Hosni et son épouse, Suzanne, de père arabe et de mère galloise, sont discrets. Ironiquement surnommé la Vache qui rit pour son air maussade, Hosni Moubarak, originaire d'une famille modeste mais lettrée d'un village du delta du Nil, n'a guère de passion connue… en dehors du squash qu'il a longtemps pratiqué chaque jour à Héliopolis. Plus controversés, ses deux fils, Alaa et Gamal (un temps pressenti comme le dauphin, bien qu'il ne soit pas officier), ont une réputation d'affairistes corrompus, à l'image de cette caste dirigeante honnie par le peuple.
Mais ces dernières années, le déclin de Moubarak était patent. Impuissant à s'interposer entre Israéliens et Libanais dans la guerre contre le Hezbollah en 2006, inactif lors de l'attaque de Gaza fin 2008, contesté chez lui pour son autoritarisme face — officiellement — à la montée de l'islamisme, Moubarak paraissait de plus en plus éloigné des réalités de son pays. Symbole de cette chute, le lâchage de Barack Obama, qui avait pourtant tenu au Caire, il y a deux ans, son grand discours au monde arabe. Aujourd'hui le raïs, qui échappa par miracle à la fusillade qui tua Sadate, s'accroche. Mais pour combien de temps encore ?


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