Revendication indiscutable : recrutement d'au moins 8500 nouveaux mineurs et agents par la CPG - ‘'Où est passé le phosphate de mon pays ? , ‘'Où sont passées ses richesses,'', ‘'où en est la part des veuves ?'',''où en est la part des chômeurs ?'', tels sont quelques uns des slogans brandis par un groupe de contestataires représentant la population du bassin minier de Gafsa, lors d'une marche pacifique organisée, hier, dans les rues de la Capitale, à l'appui de leurs revendications. Ces contestataires venus depuis quelques jours à Tunis transmettre à la direction centrale de la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) les doléances et revendications des populations du bassin minier de Gafsa, se sont rassemblées sur place dans le cadre d'un mouvement de contestation général à Gafsa et dans les centres miniers de Métlaoui, Redayef, M'dhilla et Oum Larayès où se trouvent les gisements de phosphate exploités par la CPG. Ils réclament le recrutement immédiat de quelque 9000 nouveaux mineurs et agents de diverses catégories et spécialités par la CPG, alors que la direction de la CPG a proposé le recrutement de 2000 nouveaux mineurs et agents. Au début du mouvement, les populations de tout le bassin minier de Gafsa, réunies dans le cadre de ce mouvement de contestation général, avaient réclamé le recrutement de 17 mille nouveaux mineurs et agents, à raison d'un mineur ou d'un agent pour chaque famille de la région, puis, par égard à la situation exceptionnelle du pays, les contestataires ont accepté le recrutement de 8500 nouveaux mineurs et agents, comme chiffre indiscutable et un préalable à l'arrêt du mouvement. Malversation systématique Les contestataires crient à la corruption et à la malversation systématique qui ont caractérisé, depuis toujours, la gestion de la CPG, malgré la prospérité qu'elle a enregistrée, au cours des deux et trois dernières années, grâce à la hausse des cours mondiaux du phosphate, mais le bassin minier de Gafsa n'a pas profité de cette prospérité, ce qui a déclenché le mouvement de contestation dans le sillage de la liberté d'action retrouvée par l'ensemble du pays et du peuple tunisien grâce à la révolution du 14 janvier. Un mouvement de contestation général avait été déclenché en 2008, mais il a été réprimé dans le sang par l'ancien régime du président déchu Ben Ali. Selon les représentants, la CPG alimente un Fonds de développement régional pour le bassin minier mais 5% seulement des ressources de ce Fonds vont au bassin minier proprement dit, contre 20% pour la ville de Gafsa et 75% pour des opérations réalisées en dehors du gouvernorat de Gafsa. Ils ont constitué un dossier de malversation qu'ils vont transmettre à la Commission nationale chargé d'établir les faits sur les actes de corruption et de malversation sous l'ancien régime. Certains citoyens de Tunis nous ont exprimé leur soutien aux contestataires, préconisant la satisfaction de leurs revendications qui sont ‘'légitimes et raisonnables'', ont-ils souligné, au vu de la situation extrêmement précaire dans le bassin minier et des retombées sanitaires négatives du travail minier et de l'environnement pollué de la région sur une grande partie des habitants de ce bassin.