Plusieurs citoyens du gouvernorat de Gafsa ont réquisitionné des biens immobiliers en zones urbaines ou suburbaines ainsi que des terres domaniales agricoles et des terres classées site archéologiques. Ils ont profité de l'absence de contrôle juridique et administratif en raison de la situation exceptionnelle qui prévalait dans le pays au cours de la dernière période. Sans aucun scrupule, des habitants de Gafsa se sont appropriés des terres et des lotissements immobiliers de l'Etat et de la municipalité et entamé les travaux de construction de logements ou de locaux commerciaux. Les quartiers "Essourour", "Ben Younès" et "El Assala" dans la ville de Gafsa et dans les régions de Sidi Ahmed Zarrouk et de Ras El Kef dans ses banlieues ont été la cible d'usurpation de propriétés foncières publiques que l'Etat comptait exploiter dans la construction de la route périphérique de la ville, dans des projets du ministère de l'Enseignement supérieur ainsi que dans l'élargissement et la rénovation du réseau d'évacuation des eaux usées. Les rues et les pistes dans plusieurs quartiers populaires n'ont pas échappé aux opérations de confiscation. Les citoyens ont, en effet, procédé à des travaux d'extension de logement au dépens des voisins et des trottoirs. A Jebal El Mida (Gafsa ville), des personnes ont réquisitionné une partie d'une terre archéologique et ont commencé les travaux de construction d'un jardin d'enfants, en violation flagrante des plans d'aménagement urbains et des procédures en vigueur dans ce domaine. Cette superficie était destinée à l'aménagement d'un espace naturel de loisirs. Dans la ville d'El Ksar, des habitants se sont emparés des biens immobiliers publics, particulièrement à la cité El Mourouj où des terres vagues, relevant de la municipalité de la région, ont été usurpées dont un lotissement clôturé destiné à l'aménagement d'un stade municipal. La ville de Metlaoui n'a pas été épargnée. Plusieurs citoyens du quartier "Thalja" n'ont pas hésité à entamer des travaux de construction dans des lotissements sociaux réservés, initialement, à la construction de logements au profit de personnes à revenus limités. Les services concernés de la direction régionale des domaines de l'Etat à Gafsa ont indiqué qu'un citoyen, originaire de Metlaoui, s'est approprié une terre domaniale et a commencé à la cultiver, faisant fi de la législation relative à la protection des terres agricoles. D'autres citoyens à Om Larayes et El M'dhilla ont squatté 22 logements de fonction inoccupés relevant de la Compagnie de Phosphate de Gafsa. Bien qu'elle est intervenue à maintes reprises suite aux requêtes formulées par les parties endommagées, l'armée nationale n'a pas pu mettre fin à ce phénomène car les auteurs de ces actes reviennent vite à la charge et il est quasi-impossible de délimiter toutes les terres domaniales et les biens immobiliers publics, en l'absence des contrôles sur le terrain que doivent effectuer les autorités concernées. Des responsables de la direction régionale des domaines de l'Etat et des affaires foncières soulignent qu'il s'avère, aujourd'hui, impérieux de dynamiser le rôle de toutes les parties concernées (municipalités, forces de sécurité et armée nationale) en vue de faire face aux contrevenants. (TAP) ------------------------------ Sfax L'absence des autorités handicape la gestion des affaires publiques L'absence des autorités locales dans le gouvernorat de Sfax pèse de tout son poids sur la gestion des affaires publiques, la réalisation des projets programmés et la satisfaction des doléances des citoyens, dans les différents domaines sociaux, économiques et en matière de développement. La gestion des affaires quotidiennes dans les seize délégations du gouvernorat a été durement éprouvée par le retard de nomination de responsables à la tête des délégations par le gouvernement provisoire. Le vide politique et administratif ainsi que les problèmes sécuritaires ont alourdi le fardeau du Chef-lieu du gouvernorat contraint de faire face aux demandes de plus en plus importantes et pressantes des citoyens qui chaque jour se rassemblent par milliers devant le siège du gouvernorat. Une tache de plus en plus difficile à assumer par le gouvernorat en raison du manque de ressources. "Mais où sont donc les 500 millions de dinars annoncés par M. Ahmed Néjib Chebbi, ministre du Développement régional et local du gouvernement de transition. Ces millions devaient être consacrés à l'aide d'urgence au profit des régions?", s'interroge un cadre du gouvernorat de Sfax affirmant que le gouvernorat de Sfax ne disposait plus de ressources pour faire face aux demandes d'aide des citoyens. Ces défaillances, explique un autre responsable au gouvernorat de Sfax, reflètent la "marginalisation" des administrations régionales qui auraient pu être chargées de résoudre et de traiter certaines questions relevant de leur champs de compétences. Il cite à cet égard des questions en rapport avec les problèmes de logement, d'adduction d'eau potable, d'éclairage, des questions municipales, d'investissement et autres. En raison de toutes ces difficultés, la tâche du gouvernorat se limite, en cette période, à l'accueil des groupes des citoyens et à la distribution de bons d'aide alimentaire d'une valeur de 25 dinars, remis par l'Association d'aide de bienfaisance de Sfax. Le gouvernorat veille aussi à enregistrer les dossiers des demandeurs d'emploi parmi les diplômés de l'enseignement supérieur, sans pour autant pouvoir leur apporter une réponse immédiate et à fixer des rendez-vous, variant entre quelques semaines et parfois des mois, pour les demandes de prestation de services et d'autorisations. Le ralentissement de la vie économique dans la région en raison des grèves, des sit-in et des mouvements de protestation, limitent l'efficacité des interventions au profit des diplômés universitaires et ne permettent pas d'apporter une réponse efficace à certaines demandes. Toutefois, il convient de relever que les difficultés engendrées du fait que les services et les administrations publiques soient en panne, ont été compensées, d'un autre côté, par une intense activité et un foisonnement de professions libérales qui se sont développées dans le gouvernorat de Sfax. Ce climat de labeur est le reflet d'une détermination des citoyens à travailler, donnant ainsi un nouveau souffle et de l'espoir en l'avenir. (TAP) ------------------------------ Bizerte Difficultés d'écoulement du lait par les éleveurs Les éleveurs bovins, dans la région de Bizerte, rencontrent, ces derniers jours, des difficultés dues à la perturbation du système de collecte et de distribution du lait et à la hausse du prix des fourrages dont, en particulier, les fourrages composés. Mohsen Hlioui, éleveur bovin, président de l'Union locale de l'agriculture et de la pêche, à Menzel Bourguiba, a indiqué qu'il rencontre, quotidiennement, des difficultés d'écoulement de la production auprès des centrales laitières. Il a ajouté que ces centrales prétendent que le lait ne répond pas aux normes de qualité, lesquelles normes sont fixées sans consulter les professionnels, ce qui oblige les éleveurs à vendre leur production à bas prix auprès des détaillants et à éliminer le surplus. Il a précisé que les centres de collecte du lait dans la région n'ont pas aidé les éleveurs à distribuer le produit en dehors des circuits habituels, notamment les fromageries et les espaces de vente de lait cru sur Bizerte et le Grand Tunis. Il a indiqué que le secteur de l'élevage de vaches laitières est désormais menacé. Selon les données du Commissariat régional au développement agricole, la région de Bizerte dispose d'un cheptel de 49 340 têtes dont 26 300 de race qui fournissent au total 131 200 tonnes de lait par an. La région compte, également, 23 centres de collecte de lait, 18 camions de transport, vingt fermes dotées de moyens de conditionnement, cinq fromageries modernes et neuf traditionnelles. (TAP) ------------------------------ Les agents et cadres municipaux de Tunis font don d'une journée de travail Les agents et cadres de la municipalité de Tunis ont décidé de faire don d'une journée de travail, pour contribuer aux efforts déployés au niveau national visant à satisfaire les doléances sociales classées urgentes. Ils affirment, dans une déclaration publiée, jeudi, l'engagement à se porter volontaires dans les travaux de reconstruction et de réfection des biens saccagés afin d'assurer la reprise de l'activité municipale et son bon fonctionnement. Les agents et cadres de la municipalité de Tunis font part de leur inquiétude face aux actes de pillage et de vandalisme commis par des forces rétrogrades à dessein de faire avorter la révolution et de l'empêcher d'atteindre ses nobles objectifs. Ils dénoncent l'exploitation, par certains courants obscurantistes, des protestations sociales légitimes pour inciter au désordre et paralyser l'action municipale. Le personnel de la municipalité de Tunis loue les décisions qui viennent d'être prises par leur direction, relatives à la titularisation des agents contractuels et temporaires. (TAP)