* Mesures incitatives ; Baisse des importations et recentrage des exportations L'industrie pharmaceutique en Tunisie est une industrie relativement jeune mais prometteuse. À la fin des années 80, la production pharmaceutique nationale n'était assurée que par trois industriels : la SIPHAT (filiale de la Pharmacie Centrale de Tunisie), l'Institut Pasteur de Tunis et la SOVETEX (Société privée de médicaments vétérinaires). Dès le début des années 90, plusieurs mesures d'encouragement d'ordre fiscal, commercial et réglementaire ont été adoptées à l'égard du secteur pharmaceutique en Tunisie. Ceci a permis à certains opérateurs privés de créer des unités pharmaceutiques et aussi à cinq grands groupes mondiaux de s'implanter en Tunisie. Il s'agit de Sanofi- Aventis, Pierre Fabre, Pfizer, BMS-UPSA et Baxter. Aujourd'hui, l'industrie pharmaceutique tunisienne est constituée de 27 entreprises dont 3 sont des producteurs de médicaments vétérinaires. Mais seule la SIPHAT (filiale de la Pharmacie Centrale de Tunisie) est représentée en Bourse. Les médicaments produits localement sont ou bien des médicaments génériques (46%) ou bien des produits sous licence (54%). En 2005, la valeur de la production était estimée à 161 millions de dinars avec une évolution annuelle moyenne de 6%. Cette production est destinée principalement à la consommation locale et ne couvre que les 50% des besoins nationaux. D'ailleurs, les améliorations enregistrées des indicateurs de développement humain ( meilleure espérance de vie, amélioration du pouvoir d'achat des citoyens, maîtrise de la croissance démographique) ont favorisé la consommation des médicaments. Le marché local progresse de 10 % régulièrement. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, les dépenses en médicaments, en Tunisie, ont été multipliées par 2,3 fois depuis 1996 jusqu'en 2006.
Les exportations dérisoires ne dépassent pas en moyenne 5 à 7% de la production locale. La taille réduite des laboratoires tunisiens et leur manque de compétitivité sont parmi les éléments qui freinent l'exportation tunisienne de médicaments. De plus, le cadre réglementaire et commercial d'exportation des médicaments est très contraignant et onéreux (nécessité de l'obtention des « Autorisations de Mise sur le Marché »). La Pharmacie Centrale de Tunisie joue un rôle prépondérant dans cette industrie. C'est l'opérateur et le régulateur principal. Les importations restent l'apanage de la « PCT » qui détient un quasi-monopole d'importations de près de 50% de la consommation nationale. L'approvisionnement en médicaments, sur le marché local, est assuré aussi bien par la Pharmacie Centrale de Tunisie que par des grossistes répartiteurs et par les pharmacies de détail pour le secteur privé. Mais cette optique d'approvisionnement du marché public va désormais changer par la priorité accordée aux laboratoires nationaux à l'approvisionnement des hôpitaux publics régionaux et les établissements publics de santé mais toujours en procédant à l'appel d'offre d'où la compétitivité du produit (qualité, prix, conformité aux normes) est déterminante dans le choix du fournisseur.
Les perspectives de croissance de l'industrie pharmaceutique en Tunisie sont positives avec une croissance de la consommation attendue dans les prochaines années suite à l'amélioration des indicateurs de santé et de vie des tunisiens. Cependant, un développement d'envergure de l'industrie pharmaceutique pour la seule consommation locale n'est pas encore envisageable. Certaines entreprises se tournent actuellement vers l'exportation, surtout celles qui n'utilisent pas la totalité de leurs capacités de production. Un volet d'exportation des médicaments génériques existe vers les autres pays du Maghreb, notamment la Libye et l'Algérie, mais aussi l'Afrique subsaharienne francophone, ainsi que l'Irak et l'Arabie Saoudite qui leur assureront une percée dans la région du Golfe. De plus, la réforme qu'enregistrera le système d'assurance maladie en Tunisie optera pour une rationalisation des dépenses de santé ce qui jouera en faveur de l'industrie pharmaceutique locale et des médicaments génériques en particulier. Ainsi, la nouvelle réforme préconise qui pour la même indication thérapeutique de deux médicaments, elle remboursera l'assuré sur la base du médicament le moins cher. Et comme les médicaments locaux notamment ceux génériques sont généralement moins chers que ceux importés (pour les mêmes indications thérapeutiques), il y aurait plus recours à ces médicaments par les prescripteurs (médecins) pour le bien être financier des consommateurs (patients). En tout état de cause, pour les industriels pharmaceutiques tunisiens, il y a des parts de marché à conquérir aussi bien sur le local que sur l'export. L'effet de taille devient ici un argument majeur et aurait se conjuguer à une recrudescence des mouvements de consolidation, à l'instar des laboratoires multinationaux. Source: Adwya / Mac intermédiaire en bourse