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Rage, indignation, colère contre le consulat, le chef d'escale…et le gouvernement
Retour de nos ressortissants de Libye, à l'aéroport Tunis Carthage
Publié dans Le Temps le 25 - 02 - 2011

• Le consul refile les clés d'un bus à un Tunisien et lui dit de conduire ses concitoyens à l'aéroport de Tripoli
• Le chef d'escale n'embarque pas une femme qui n'avait que 210 dinars et pas les 260 dinars, le prix du billet !
• Le gouvernement ne se soucie guère de notre calvaire…
Les visages sont pales, rongés par la colère, ahuris par l'incompréhension, mortifiés, ils crient au scandale. En fait, ils n'en reviennent pas ! Car comment expliquer qu'après le 14 janvier, nous sommes encore spectateurs de pareilles scènes, pis de pareils comportements royalement hors de propos, hors de contexte. La corruption gangrène, persiste, et s'impose. Et de surcroît, c'est entre Tunisiens que de tels actes se produisent. Aberrant ! Et c'est peu dire. Voici le topo : la communauté tunisienne en Libye afflue en nombre à l'aéroport de Ben Ghazi. Nos concitoyens veulent rentrer chez eux, en Tunisie. Seulement voilà ; un chef d'escale de la compagnie aérienne nationale Tunisair, à l'image d'une pègre et sans scrupules, a choisi de profiter de l'état de panique de nos citoyens en les obligeant à payer à des pots de vin pour qu'il leurs vendent les billets de retour. Sachant que ces fameux billets sont de simples papiers sur lesquels il y a le cachet de Tunisair et la signature du chef d'escale. Ceux qui, par malheur, n'avaient pas suffisamment d'argent ou n'en avaient pas du tout, ont été interdits de monter dans l'avion.
Cette attitude du chef d'escale n'a fait qu'aggraver davantage la situation critique, souillant ainsi l'image du pays et celle de la compagnie dont la réputation est sujette à controverses.
Nous avons donné la parole aux Tunisiens à peine débarqués de la Libye, voici ce qu'ils nous ont raconté.
20h00, aéroport Tunis Carthage, hall d'arrivée, une foule de gens en effervessance, un effluve d'exaspération totale et une désolation exaspérée et qui pousse à l'indignation.
« Nous exigeons que le chef d'escale Mouldi Dakhlia de la compagnie aérienne Tunisair soit jugé et condamné à de lourdes peines à cause de tous ce qu'il nous a fait subir en Libye. Il nous vend un bout de papier avec dessus un cachet de Tunisair et sa signature à des prix forts jusqu'à 260D le soit disant billet. J'ai vu une femme devant moi qui n'avait que 210D, sachant que le billet est de 160D, et que le chef d'escale en demande 260D, il a refusé de la faire embarquer dans l'avion et lui a demandé de partir.» Nous a déclaré un Tunisien venant de rentrer de Libye.
Consterné, il plaidait la cause de nos citoyens, étonné du comportement d'un Tunisien avec ses compatriotes. Nous avons été abordé par un autre jeune homme, animé par cette même frénétique, nous confie : « le consulat tunisien qui ne s'est pas réellement préoccupé de nous m'a filé les clés d'un bus afin que je puisse, moi simple citoyen, conduire les Tunisiens du consulat à l'aéroport de Tripoli. Vous vous rendez compte qu'il me demande à moi de protéger les Tunisiens alors que lui il ne reste les bras croisés !
Il s'est contenté de nous demander d'établir une liste avec nos noms dessus et puis plus rien. Savez-vous que l'ambassadeur égyptien et l'ambassadeur turc était sur place à l'aéroport auprès de leurs compatriotes. »
Que dire ? Que commenter ? Comment expliquer ou encore justifier de tels actes ? Nous croyons avoir réussi à faire culbuter les corruptibles et tout l'orchestre qu'il y a derrière. Hélas, nous nous sommes plantés. Le pire dans toute cette tragédie, est que ce genre de « crime » (et il ne convient pas mieux de le décrire autrement), est commis par un citoyen tunisien à l'encontre de ses pairs.
« Il y a 4000 Tunisiens en Libye, 82 sont rentrés aujourd'hui et 37 sont rentrés hier, alors qu'il y avait encore des sièges de libres dans l'avion. Nous n'arrivons pas à comprendre pourquoi cet acharnement contre les Tunisiens et par des Tunisiens. » Ajoute un autre Tunisien vivant en Libye. Le tableau devient, en fait, de plus en plus clair. Il ne s'agit pas là de dictature et de dictateur, ni d'un système pourri mais d'une mentalité, désormais ancrée chez un nombre, non moindre, de personnes, considérée comme le résidu de l'ancien régime. Ils sont pourri jusqu'à l'os. En dehors de leur intérêt individuel, rien ne les concerne et rien ne les touche. Un fibrome que, probablement, aucun remède ne vaincra. Car, comment muer le comportement altérable, des années durant, en si peu de temps ? Cela relève d'une chimère, dirait-on.
Et voilà qu'un autre jeune homme, le visage fatigué et ridé par tant d'éréthisme nous raconte : « ce qui se passe maintenant en Libye, c'est qu'il y a des Tunisiens à même le sol à l'aéroport, depuis des jours, certains n'ont pas trouvé de quoi manger ni boire. Les autorités libyennes sur place nous ont dit que notre gouvernement n'a pas envoyé d'avions pour nous récupérer lorsqu'on leur demander à quand est prévu notre retour. Alors que les Egyptiens, les Marocains, les Algériens, et les Turcs ont été rapatriés dans de bonnes conditions, nous autres Tunisiens sommes restés en attente jusqu'à ce que notre nombre s'accumule. Personne ne nous écoute, personne ne nous informe de quoi que ce soit. Des gens attendent sans savoir ce qui va se passer et sont mal traités qui plus est. »
Nous ne pouvons qu'imaginer la détresse de nos compatriotes en Libye. Loin de leurs familles qui, d'ailleurs, sont au comble du souci et de l'inquiètude quant au sort de leurs proches, ils n'ont plus que la prière pour espérer une sortie de ce gouffre inattendu.
Et puis, nous étions étonné à notre tour de voir qu'un de nos compatriotes affirme, non nous dirions plutôt jure que s'il avait plus d'argent il serait rentré en Algérie. Et pour cause : les autorités algériennes ont pris soin de leur communauté en Libye et ont bien organisé leur évacuation. « Si j'avais de l'argent je serai rentré en Algérie et pas en Tunisie. Chaque jour, un ou deux avions quittent le sol libyen, Mouldi Dakhlia, chef d'escale Tunisair depuis quatre ans exige de l'argent en contre partie du pseudo billet. »
Ce qui pourrait causer encore plus notre dégoût face à une telle indignation et désolidarisation de la part d'un employé tunisien, c'est quand nous écoutons de tels déclarations : « J'ai vu des Anglais et des Italiens dans l'avion alors que les Tunisiens sont restés en Libye, Tunisair ne fait que servir ses propres intérêts. Pis : le porte-parole de Tunisair et directrice des ressources humaines a déclaré à la télévision qu'ils nous ont envoyée de la nourriture mais nous n'avons rien reçu. »
Les témoins étaient une ribambelle. Que de personnes allions nous écouter ? Que de maux allions nous panser ? Que de plaintes allions nous enregistrer ? Que de barouds allions nous engager ?
Face un tel étiolement de notre pays et de ses composantes, il va falloir rafistoler les dépravations matérielles et, surtout, morales.


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