Le Club Africain a finalement tenu son assemblée générale et peut se vanter de pouvoir compter sur le premier président élu démocratiquement par les supporters « adhérents » depuis que le sport existe en Tunisie. Cela s'est fait non sans quelques difficultés et quelques dépassements, mais le résultat est là. Jamel Atrous est au poste grâce aux urnes et aux adhérents qui l'ont élu. Maintenant, il s'agira pour le successeur de Chérif Bellamine de se mettre au travail, car malgré le plébiscite, ils sont nombreux à l'attendre au tournant, ceux-là même qui ont tout fait pour reporter cette assemblée et qui ont fini par le porter en triomphe tout juste après le dépouillement des urnes et la proclamation des résultats. Atrous loin devant Les résultats de ces élections étaient prévisibles et on savait pertinemment que Jamel Atrous serait le nouveau président des Clubistes. Les chiffres le prouvent. Le nouveau premier responsable du club de Bab-Jedid a récolté 831 voix alors que Hassen Ben Yaacoub en a eu 38 et Somrani Ben Aïssa seulement 13. Ce dernier n'était, d'ailleurs pas présent… En ce qui concerne le poste de vice-président, il n'y a pas eu de surprise puisque Salah Manaï qui partait avec les faveurs des pronostics a récolté 513 voix devant Néjib Ben Ghorbel (195), Moez Brahem (76) et Hédi Zaghouani (60). Violence gratuite Vraisemblablement, on n'a pas le droit d'exprimer un avis contraire à certains clubistes. Une liste nominative de journalistes a été exposée devant une assistance en effervescence et montée contre certains organes. Jusque là, c'est de bonne guerre. Mais quand on en vient aux mains et à l'agression physique, c'est un comportement que nous condamnons fermement. S'en prendre à un journaliste dans l'exercice de ses fonctions est indigne d'un club aussi huppé et prestigieux que le Club Africain. Il s'agit des pratiques de l'ancien système que nous croyions bannies à jamais. Ceci étant, on n'oubliera pas de mentionner que ce qui s'est passé est un cas isolé car en fin de compte, l'assemblée générale a eu lieu sans une présence policière. Aucune sécurité et aucun représentant du gouvernement transitoire et presque aucun dérapage… Comme quoi, nos associations sportives sont capables de se prendre en main… Un grand chantier… Jamel Atrous n'aura pas le temps de respirer et de jubiler après son élection à la tête du Club Africain. Beaucoup de travail l'attend et des dossiers à traiter sans plus tarder. La situation n'est guère reluisante sur le double plan financier et sportif. La section football traîne la patte surtout en ce qui concerne les jeunes. Quant à la situation des sports de salle, elle n'est certainement pas meilleure. Atrous, à chacune de ses interventions, avant, au cours et après l'assemblée, a tenu à rappeler qu'il n'est pas question d'exclure qui que ce soit. Un appel solennel à tous les Clubistes, y compris ceux qui se sont désistés à la dernière minute. Plus de sages… Pour une fois, au cours de l'assemblée du Club Africain, nous n'avons pas entendu parler des sages. Il n'est plus question d'être pris en otage par qui que ce soit. C'est un des messages de Atrous dont le cheval de bataille sera l'autonomie financière du Club Africain. Les pourvoyeurs de fonds seront certainement là pour aider leur club. Hamadi Bousbîi en fera certainement partie, mais il faudrait penser à se doter de moyens et de ressources fixes susceptibles d'aider le club à subvenir à ses besoins sans avoir à attendre les âmes de bonne volonté bouger et mettre la main à la poche.