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Nos élus locaux s'impliquent-ils assez ?
Environnement - Gestion des déchets ménagers
Publié dans Le Temps le 07 - 06 - 2007

La Tunisie produit chaque année deux millions de tonnes de déchets ménagers, soit la moyenne d'un demi-kilo par personne quotidiennement. Les déchets industriels et dangereux s'élèvent quant à eux à 150 mille tonnes par an.
Cinq millions de tonnes de phosphogybse sont produites chaque année. Les déchets d'emballage s'élèvent à 52 mille tonnes et les déchets des hôpitaux à 18 mille tonnes. Gérer de manière bien étudiée cette composante pour protéger l'environnement contre toutes les formes d'abus et assurer aux citoyens des conditions de vie meilleures devient une importance majeure. D'ailleurs c'est dans ce cadre que l'Agence Nationale de Gestion des Déchets (Anged) a été créée. Elle veille à la réalisation des projets et stratégies développés dans le domaine. La création des décharges contrôlées, l'aménagement des décharges anarchiques, l'encouragement de l'investissement privé dans le domaine, la gestion des déchets industriels...sont notamment les actions réalisées par l'Anged. En dépit des réalisations dans le domaine, plusieurs villes de Tunisie continuent à être polluées par les déchets en plastique, les déchets ménagers et même ceux qui sont solides. Au total cinq décharges contrôlées sont en cours d'exploitation actuellement dans le Grand-Tunis, Béja, Mjez El Bab, Siliana et Jendouba. Les chiffres affichés par l'Anged révèlent que ces cinq points assurent la collecte de 40 % de la production nationale en la matière. Par ailleurs, neuf décharges contrôlées sont en cours de réalisation avec un coup global de 60,5 millions de dinars ce qui permettra de gérer un taux supplémentaire de 45 % des déchets. Suite à la finalisation de ces projets ainsi que l'apport des centres de transfert qui avoisinent le nombre 30, le taux de gestion des déchets ménagers dans les décharges contrôlées sera de l'ordre de 93 % dans les deux prochaines années.
Outre la réalisation de ces projets, l'agence a procédé à l'exploitation de plusieurs décharges contrôlées dans différentes régions notamment, Gabès, Djerba et Bizerte. Des fonds ont été mobilisés pour acquérir les équipements nécessaires au bon déroulement de l'opération.

30 centres de transfert
Les mesures prises jusqu'à maintenant sont positives. Les résultats prévus dans deux ans sont également prometteurs, mais nos villes tunisiennes seront-elles plus propres ? Les efforts déployés par les collectivités locales demeurent en deça des attentes. On continue en fait à être déçu par les paysages qui n'ont aucun trait avec le civisme, la protection de l'environnement et la propreté de la ville. Ainsi devient-on perplexe sur le vrai rôle des élus locaux et les efforts déployés à ce niveau pour rendre les villes plus propres. Sfax, la capitale du Sud, une ville riche en histoire et réputée économiquement est totalement écartée du concept propreté de l'environnement. L'image du centre ville est ternie. Les principales rues de la capitale du Sud sont en fait, envahies par les déchets en plastique, des trottoirs poussiéreux, des eaux moisies stagnent depuis longtemps attirent l'attention dans plusieurs endroits du centre ville. Cette deuxième grande ville censée avoir une image plus propre digne de sa vraie réputation historique, économique et sociale.
Cette réalité n'est pas limitée seulement à la capitale du Sud, d'autres villes du Sahel en souffrent également. Réaliser des projets grandioses pour faire de la Tunisie un pays propre est un acquis. Toutefois il est important de multiplier les efforts déployés en la matière à travers l'incitation des municipalités à accomplir leurs tâches convenablement. Dans cette perspective, l'Anged compte dans son futur plan de travail d'assurer une assistance technique aux différentes municipalités pour mieux gérer les déchets tout en les encourageant à conclure des partenariats dans plusieurs domaines ayant trait à la propreté ou à travers l'acquisition d'équipements nécessaires pour ces opérations et les exploiter de manière collective. Cette démarche a pour objectif d'assurer la rentabilité économique et technique de ces actions.

La gestion des déchets est certes une action primordiale pour la protection de l'environnement. Les citoyens doivent également changer de mentalité et de comportement pour rendre nos villes plus propres.


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