Le Temps-Agences - Le tribunal correctionnel de Paris doit se prononcer aujourd'hui si le procès des emplois fictifs de la Ville de Paris, au cours duquel doit être jugé Jacques Chirac, peut continuer, en tranchant sur un point de procédure soulevé par la défense d'un des co-prévenus de l'ex-président de la République française. Cette Question prioritaire de Constitutionnalité (QPC), concernant la prescription d'une partie des délits, ne porte toutefois que sur un des deux volets de l'affaire des emplois fictifs, celui instruit à Paris, a pris soin de souligner le président Dominique Pauthe en suspendant ce procès exceptionnel jusqu'à mardi, 13H30. Pour l'autre volet instruit à Nanterre, l'ancien chef de l'Etat est le seul prévenu. Premier ancien président de la République renvoyé en correctionnelle, Jacques Chirac, 78 ans, doit répondre de faits remontant au début des années 1990, quand il était maire de Paris. Dispensé d'assister au premier jour d'audience dans une salle archicomble, il s'est rendu comme chaque matin à son bureau de la rue de Lille. Il devrait être présent demain, une fois tranchée la QPC, selon un de ses avocats Georges Kiejman. Des chaises capitonnées en cuir vert ont été installées pour les dix prévenus, dont la plus âgée, 82 ans, était également absente. Le procès doit durer un mois. Mais Me Jean-Yves Le Borgne, avocat de Rémy Chardon, ex-directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, conteste une règle de droit ayant empêché la prescription des faits et veut porter le contentieux devant le Conseil constitutionnel. Le volet parisien de l'affaire porte sur 21 emplois et compte neuf autres prévenus, parmi lesquels Michel Roussin, ancien directeur de cabinet du maire, l'ex-secrétaire général de Force ouvrière, Marc Blondel, et François Debré, frère du président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré.