Tunis-Le Temps - La nouvelle de la découverte, dimanche dernier, dans l'après-midi, du corps inanimé de la jeune Alya, noyée dans le canal de Belli, à Grombalia, a bouleversé les habitants de cette région et notamment, tous ceux qui connaissaient cette jeune fille affable, gentille et sans problèmes, travaillant à l'une des usines de la zone industrielle de la ville, pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Elle travaillait, tous les jours de la semaine, de 7h à 15h. Cependant elle n'avait pas l'habitude de rentrer tard le soir, et encore moins de découcher, tel que l'avait précisé sa mère, terrassée et dans un état dépressif, depuis qu'elle a appris la mauvaise nouvelle du décès de sa fille, et surtout les conditions dans lesquelles il s'était produit. " Ma fille Alya dite Hanène, racontait-elle, avec une voix entrecoupée et au bord des larmes, est née le 20 mai 1987. Elle fut dans l'obligation d'abandonner ses études, depuis l'école primaire, pour se consacrer à la famille. Dans un premier temps, elle m'aidait aux multiples tâches ménagères, puis ayant trouvé du travail dans une usine à Grombalia, elle prit l'habitude, depuis maintenant deux ans, de s'y rendre chaque matin, en compagnie d'un groupe de filles qui travaillaient au même endroit, par le bus qui les ramenait chez elles, en fin d'après -midi. Son traitement mensuel de 120 dinars, lui servait à aider son père qui n'avait pas de travail fixe. Le samedi dernier, elle quitta le domicile tôt le matin, comme à l'accoutumée, pour ne plus revenir. En effet on avait vainement attendu son retour. Toutefois, à la tombée de la nuit, on commençait à s'inquiéter. Finalement on avait décidé se sortir à sa recherche. Nous avons, son père et moi, fait tous les hôpitaux de la région, ainsi que les postes de police ; sans résultat, hélas ! aucun n'avait pu nous renseigner sur son sort. Ce qui ajouta à nos inquiétudes. La nuit du samedi, nous n'avons pas pu fermer l'œil. Ce ne fut que le lendemain, dimanche, dans l'après-midi, qu'on a appris la terrible nouvelle, de sa découverte noyée dans le canal. " L'enquête révéla que quelque temps avant l'incident, la jeune défunte, était en compagnie, d'un jeune homme, sur les lieux du drame. Celui-ci interpellé, déclara qu'alors qu'il se promenait avec la jeune fille, celle-ci se jeta brusquement dans le canal, sans qu'il pût la sauver, avant de périr noyée, ajoutant qu'il ignorait les raisons qui l'avaient poussée à agir de la sorte. Il avait eu peur, au début, dito, d'aller prévenir la police, craignant d'être impliqué. Quant à la mère de la pauvre jeune fille, elle précisa que ce jeune homme avait fait la connaissance de sa fille, quelque temps auparavant, et s'était même présenté à la famille pour demander sa main. Cependant on lui avait demandé d'y surseoir, le temps de mieux le connaître. S'était-il alors senti vexé ou humilié, ce qui l'aurait poussé à avoir une mauvaise réaction, ayant un rapport avec la noyade de la jeune fille ? D'autant plus que la mère affirmait, qu'il n'y avait aucune raison amenant sa fille à se suicider. Elle avait toujours un bon moral, dit-elle, et jouissait de bonnes conditions physiques et psychiques. En attendant, une autopsie a été ordonnée, afin de déterminer les causes exactes de la mort de la victime. Quant au jeune homme, arrêté par la police, il déclara n'y être pour rien dans cet incident et l'enquête ne faisant que commencer, il n'y a pour le moment, rien de tangible. Quant à la mère, elle semble convaincue, qu'il s'agit bien d'un meurtre, et non d'un suicide.