Dans cette fâcheuse affaire, les faits avaient éclaté lorsque deux filles qui rentraient chez elles, à Béja accompagnées de leur mère, après avoir été à une fête de mariage, ont été attaquées, chemin faisant, par trois jeunes personnes dont l'une d'elle était armée d'un fusil de chasse, alors que les autres brandissaient des armes blanches. Cernées par les trois assaillants, les trois bonnes femmes étaient prises de court et de panique, tellement elles étaient apeurées. L'un des forcenés n'hésita pas à assener un coup de couteau à l'une des deux jeunes filles, qui lui fut mortel. Ahurie la mère commença à lancer des cris stridents afin d'appeler au secours, et ne s'arrêta que par l'effet d'une balle logée en pleine poitrine que tira celui qui avait le fusil de chasse. Et continuant sur sa lancée il en tira une deuxième sur la voisine sortie de chez elle suite aux cris de la pauvre mère, qui gisait déjà sans connaissance. Celle-ci succomba d'ailleurs, ainsi que la voisine à leur blessure générée par les coups de feu tirés par le forcené, tandis que l'une des deux jeunes filles ne put résister à la profonde blessure que lui porta l'un des agresseurs par le couteau de gros calibre qu'il avait. La deuxième jeune fille a pu, fort heureusement être sauvée par miracle. Après leurs méfaits, les deux déchaînés avaient pris la fuite, alors que le troisième, désœuvré et ne sachant plus quoi faire il se tira la dernière balle de l'arme du crime, dans la tête, mettant ainsi fin à ses jours. Ses deux complices furent arrêtés quelque temps plus tard et déférés au parquet après une enquête préliminaire où ils ne purent que reconnaître leurs méfaits déclarant qu'ils étaient intervenus pour prêter main-forte à leur ami qui s'était suicidé. Celui-ci avait demandé la main de l'une des deux filles (la rescapée) et la famille de celle-ci n'avait pas objecté de refus. Toutefois et au fil des jours, il se montra agaçant, la suivant de très près, épiant ses faits et gestes et se croyait déjà avoir un droit de regard absolu sur elle. Ce qui constitua une gêne aussi bien pour la jeune fille que pour sa famille. C'est la raison pour laquelle, l'heureuse élue, avait décidé de mettre fin à cette union. Ce que ne put supporter son fiancé, qui s'en était entiché et considéra le geste de sa bien-aimée, comme étant une humiliation. C'est la raison pour laquelle il s'était comporté de la sorte, arrivé au comble du désespoir. D'ailleurs par ses gestes démesurés et irréfléchis, il finit par nuire à lui-même en se tuant. Les deux complices avaient donc été traduits devant la chambre criminelle, près le tribunal de première instance de Bizerte pour complicité de meurtre d'une part et tentative de meurtre de l'autre. Ils furent condamnés : le premier à 40 ans, et le deuxième à 20 ans d'emprisonnement. Ayant interjeté appel, ils comparaîtront bientôt devant la juridiction du second degré pour expliquer qu'ils n'avaient pas l'intention de tuer, sans avoir néanmoins mesuré la gravité de leurs actes.