La dernière livraison de la revue SeptièmArt parue ces jours-ci est dédiée au père du cinéma tunisien, Tahar Cheriaâ. Les articles publiés dans les deux langues, arabe et française mettent en lumière les différentes facettes de cet homme dont le principal objectif était de hisser les cinémas arabe et africain au rang des cinématographies développées en leur assurant des réformes avant-gardistes et une indépendance pouvant leur garantir une certaine forme de liberté. Le numéro 124 qui vient de paraître dans les kiosques comporte dans sa partie française, l'actualité cinématographique en concordance avec l'actualité politique dans notre pays : la Révolution. C'est dans ce sens que la revue s'est intéressée à la réunion des producteurs de films, qui a appelé à des réformes dans le secteur cinématographique. Dans leur déclaration, les producteurs prônent entre autre, l'identification de nouvelles méthodes de financement de la production artistique basées sur le principe de consommateur-producteur. D'autre part, la revue fait état de la pétition signée par les cinéastes pour une libération créative et une revalorisation socioprofessionnelle des travailleurs. Les revendications des signataires sont au nombre de dix et concernent notamment : le cahier des charges pour la création d'une société de production, la refonte de la carte professionnelle, l'annulation de l'obligation de l'autorisation de tournage, la réforme du système des subventions et de leur diversification, la dissolution de la commission de censure, le lancement d'un plan d'urgence de sauvetage des salles de cinéma etc. Le festival de Cannes 2011 est au coeur de l'actualité. On apprend que « Midnight in Paris » de Woody Allen, fera l'ouverture de la 64ème édition qui aura lieu du 11 au 22 mai et que la section, la Quinzaine des réalisateurs, dédiera le Carrosse d'or au réalisateur iranien, Jafar Panahi, emprisonné par le régime. Par ailleurs, on peut lire une critique du film algérien « Le voyage à Alger » de Abdelkarim Bahloul ,Tanit d'argent des JCC 2010. Côté festival, un compte rendu est proposé au sujet des Rencontres cinématographiques de Hergla, qui se sont déroulées du 31 juillet au 6 août 2010 ainsi que du festival de Toronto (9 au 19 septembre 2010). Outre l'hommage à Tahar Cheriaâ, un autre hommage est consacré au cinéaste français Jacques Demy, réalisateur du très beau film, « Les parapluies de Cherbourg ». La partie arabe s'intéresse aux différents ministres qui se sont succédé à la tête du ministère de la culture. Une critique du film, « Chaque jour est une fête », de la libanaise Dima El Horr auquel le magazine dédie la couverture ainsi qu'au film « Un homme qui crie » du tchadien Mhamet Salah Haroun, sans oublier, une lecture du film « Les palmiers blessés » de Abdellatif Ben Ammar. Outre le dossier consacré à Tahar Cheriaâ, le lecteur peut prendre amplement connaissance du cinéma palestinien à travers l'interview accordée à l'actrice et réalisatrice Arin Amri qui appelle à l'unification du peuple palestinien et à la stabilité dans la région et ce en vue de permettre à l'art de s'épanouir et aux artistes de travailler dans la sérénité. Ce 124ème numéro de SeptièmArt propose donc un menu complet qui embrasse différents genres de cinématographies arabe, africaine et internationale. Bonne lecture !