C'était du 10 au 24 mars que s'est tenue l'exposition « Un Printemps tunisien » à la galerie Lehalle à Paris où nos deux artistes peintres de grande renommée, ont conjointement exposé leurs derniers travaux sur la Tunisie. Il s'agit de Alya Belkhodja et de Alya Kateb dont les œuvres ont été exposées dans plusieurs pays. C'était lors d'une exposition collective au Grand Palais de Paris que les deux femmes ont été sélectionnées par Pascale Courbot Lehalle pour exposer leurs travaux dans sa Galerie à Paris 7è. « L'exposition fut un grand succès ; nous ont confié les deux artistes peintres. Les visiteurs venaient en grand nombre, il y en avait de toutes les nationalités, il y avait même des ambassadeurs de certains pays qui sont venus voir nos travaux, c'est que la Révolution tunisienne a donné une bonne cote pour les Tunisiens à l'étranger ! Les gens sont venus pour découvrir le visage de la Tunisie à travers des femmes artistes !». En effet, à travers cette exposition, elles ont voulu montrer l'avancée spectaculaire réalisée dans l'art en présentant deux expériences parallèles, différentes mais complémentaires, où chacune d'elles, avait sa propre vision des choses. Nous les avons rencontrées après leur retour à Tunis. Entretien. Le Temps : Vous avez récemment exposé conjointement dans la Galerie Lehalle à Paris. Comment vous est venue l'idée de prendre cette initiative ? Alya Belkhodja : on a exposé toutes les deux l'année dernière au Grand Palais à Paris, et c'était Madame Lehalle qui nous a contactées pour nous inviter à exposer dans sa Galerie. On ne se connaissait pas auparavant ; c'est elle qui nous a sélectionnées en fonction des travaux exposés au Grand Palais, et c'est de cette manière qu'on s'est retrouvées ensemble dans cette même exposition. Alya Kateb : j'ajouterai que cette dame est une Française qui a vécu en Algérie et qui adore les pays maghrébins * Combien de tableaux ont été exposés dans cette galerie et quels ont été les thèmes qui y ont été abordés? Alya B : En tout, il y avait 24 œuvres, dont 11 sont de Alya Kateb. Les thèmes sont différents mais complémentaires. Moi, j'ai présenté plutôt la femme tunisienne à travers les fresques antiques. Quant à ma collègue, elle a présenté la femme actuelle, à travers des tableaux imprégnés d'orientalisme et de traditions tunisiennes. *Après la Révolution, comptez-vous exposer bientôt dans les galeries tunisiennes ou étrangères pour glorifier cette Révolution? Alya Kateb : Absolument ! Tout de suite après la Révolution, j'ai participé avec trois tableaux traitant de ce thème lors d' une exposition collective qui a eu lieu récemment au Club Tahar Haddad et ça a duré trois semaines. J'ai par ailleurs, une proposition pour le Maroc en juin 2011 Au mois de septembre prochain, je ferai partie d' un groupe de 10 artistes tunisiens en majorité des femmes , pour se rendre, dans le cadre d'échanges culturels avec la France, dans la région du Juras où on sera pris en charge par des peintres français que nous recevrons à notre tour en Tunisie en 2012. Alya B : Pour moi, ce sera à la rentrée, en octobre 2011, je me prépare déjà à ce rendez-vous. En attendant, j'ai dans mon calendrier, une exposition au mois de juin en Suède. * La femme est quasi omniprésente dans vos travaux. Pourquoi ce choix ? Alya Kateb : Oui, dans une certaine mesure. La femme, c'est d'abord très beau à peindre ! C'est plus sensuel ! On a à faire valoir le beau visage et les charmes du corps féminin dans tous ses aspects . Et puis, il y a la femme dans la tradition… cela n'empêche que j'ai peint aussi des hommes au travail, dans les souks et dans la vie quotidienne. *Comment vous envisagez l'avenir des arts plastiques en Tunisie après la Révolution ? Alya B : On va continuer à travailler avec plus d'enthousiasme et d'optimisme. Dans l'ancien régime, j'ai été écartée par l'Union des artistes plasticiens de Tunisie sans aucune raison apparente. J'espère que dorénavant, les choses seront plus claires et objectives au sein de cette Union. Alya Kateb : Moi, j'en fais partie. Mais à un certain moment, j'ai été mise un peu à l'écart… Mais de nouveau, j'ai réintégré l'Union suite à mon travail jugé intéressant. Propos recueillis par Hechmi KHALLADI