Un tribunal administratif égyptien a ordonné hier la dissolution du Parti national démocrate (PND), ancien parti au pouvoir, et la saisie de ses avoirs, répondant ainsi à une revendication majeure de la révolte de janvier/ février, a-t-on appris de source judiciaire. "Le tribunal administratif a ordonné la dissolution du PND et la saisie de son argent. Son siège et ses bâtiments seront transférés au gouvernement", a déclaré cette source, sans préciser les motifs de la dissolution. Fondé par l'ancien président Anouar el-Sadate et dirigé après l'assassinat de ce dernier par Hosni Moubarak, le PND a dominé la vie politique égyptienne pendant plus de trois décennies, au prix de nombreux trucages électoraux dénoncés en Egypte comme à l'étranger. Il tente actuellement de survivre à la révolte populaire qui a renversé l'ancien président le 11 février. Nombre de ses anciens cadres font l'objet d'enquêtes pour corruption, et plusieurs sont déjà derrière les barreaux. D'autres ont fait défection et envisagent de créer un nouveau parti. C'est le cas en particulier de Hossam Badrawi, à qui M. Moubarak avait remis la présidence du parti début février et qui a démissionné au bout de quelques jours parce que le raïs tardait à quitter le pouvoir. Selon plusieurs sources, l'audience hier s'est tenue en présence du nouveau président du parti, Talaat Sadate, neveu du président assassiné, et a été suivie d'une manifestation d'opposants qui ont scandé "Le PND est illégitime".