Le secteur du tourisme chez nous est nécessaire voire vital pour notre économie car il est la plus importante ressource naturelle du pays. Et puis, il faut avouer qu'un pays visité par toutes les nationalités pour des vacances est une manne, non seulement financière, mais aussi culturelle et sociale. Les pays ouverts sont rares et malgré tous nos déboires démocratiques, notre pays a toujours su préserver sa bonne réputation de terre d'accueil et de citoyens agréables. Ces derniers jours, le débat sur l'avenir de notre tourisme se fait dans un petit climat d'inquiétude. Il y a les efforts officiels qui tentent de faire redécoller la machine sans trop d'optimisme et les aspirations des professionnels qui attendent impatiemment le salut dans la tourmente. Sinon, tout dépendra de la saison estivale, ses pics de chaleurs, la santé économique des éventuels touristes et la stabilité sociale et politique de notre pays. Mais le plus édifiant, ce sont les projets à long terme qui auront à restructurer le secteur. Tous les candidats au pouvoir de la Tunisie post révolutionnaire sont unanimes pour continuer à soutenir le tourisme de « masses » européennes sauf les courants religieux qui ne sont jamais senti très à l'aise avec l'hôtellerie et son lot de bikinis sur les plages et ses cartes d'alcool dans les bars. Si, parmi les plus modérés, la sortie du tout alcool (comme la sortie du tout nucléaire chez les Occidentaux) doit se faire, tôt ou tard, même dans les hôtels, ce n'est pas sûr que les futurs touristes n'iront pas ailleurs se la couler douce. Pour les remplacer, ils proposent de promouvoir le tourisme panarabe, qui, lui aussi, ne sera pas tenté par autant de sobriété. Il est bien loin le discours de l'exemple turc et son parti islamiste au pouvoir qui nous fut « vendu » au début de la révolution par leaders islamistes fraîchement rentrés de l'exil européen. Pourtant, l'époque mondialisée ne tolère plus un système politique renfermé. La société tunisienne a toujours résisté aux crises grâce à son ouverture permanente sur l'autre et si « on » la referme, c'est tout le pays qui va « trinquer ».