Première réunion du Conseil de sécurité sur la crise - Le Temps-Agences - Les forces de sécurité ont ouvert le feu hier sur des milliers de manifestants hostiles au régime au sud de Sanaa, tuant une personne et blessant plusieurs, avant une rencontre d'une délégation du pouvoir avec des médiateurs du Golfe dans la crise au Yémen. Elles ont tiré indistinctement sur les protestataires dans le quartier de Wadi al-Qadhi à Taëz, la deuxième ville du pays, pour réclamer la chute du régime du président Ali Abdallah Saleh, blessant plusieurs d'entre eux, selon des témoins et une source médicale. Un habitant, grièvement atteint par balle alors qu'il passait au volant de sa voiture, a succombé après avoir été admis dans un hôpital de la ville, a indiqué une source médicale. Quatre personnes, dont un photographe d'un journal local, ont été arrêtées, selon des témoins. Alors que le mouvement de contestation réclamant le départ immédiat du président ne faiblit pas près de trois mois après son lancement, le Conseil de sécurité de l'ONU devait tenir en soirée, à l'initiative de l'Allemagne, sa première réunion consacrée à la crise yéménite. Dans le même temps, les ministres des Affaires étrangères des six monarchies du Conseil de Coopération du Golfe CCG) -Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Oman, Qatar, Koweït, Bahreïn- devaient rencontrer à Abou Dhabi des représentants de M. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Ils avaient reçu dimanche à Riyad une délégation de l'opposition dans le cadre de leur médiation. Cependant le pouvoir et l'opposition yéménites semblent camper sur leurs positions. Conduite par Abdel Karim Al-Ariani, un conseiller de M. Saleh, la délégation comprend le chef de la diplomatie Abou Bakr Al-Kourbi et le président du bloc parlementaire du CPG, Soltane Al-Barkani. M. Saleh s'est dit prêt à un transfert pacifique du pouvoir mais dans le cadre de la Constitution. Des diplomates américains et européens avaient eu des contacts avec l'opposition à Sanaa, selon un diplomate occidental. Selon des experts dans la région, l'initiative du CCG apparaît comme une tentative de la dernière chance pour éviter une guerre civile.