Est-ce l'effet d'une démocratie qui s'ébauche ou la peur de la responsabilité ? dans tous les cas de figure, ce qui se passe aujourd'hui semble inédit. Concernant le football qui seul nous intéresse ici, on n'a pas manqué de noter combien dans les hautes sphères on fait désormais la part de l'humilité. Ayant des décisions à prendre, ceux qui sont en charge de gérer n'hésitent plus à convier les présidents de clubs à partager leur souveraineté. C'est ainsi qu'on a vu la reprise du championnat faire l'unanimité puis devant la fragilité du contexte la circonscrire au huis clos, toujours à l'unanimité. Les Fédéraux devant se réunir encore une fois mardi dernier, pour débattre et décider ce qu'il faut faire pour empêcher qu'on use abusivement d'un droit inique et discrétionnaire à l'encontre de la presse, comme on l'a vu faire à Gabès samedi dernier, seul le devoir d'aller rendre un dernier hommage à Ridha Ayed, leur ancien et probablement futur opposant s'il n'avait pas disparu, les a empêchés de le faire le jour même où la presse célébrait la journée mondiale qui lui est consacrée. Le symbole aurait joué pleinement son rôle de démocratie responsable. 1. Une démocratie qu'un Bureau Fédéral pourtant quelque peu contesté, s'attache à appliquer au-delà même de ses limites en associant à ses décisions souveraines ceux qui sont censés devoir les appliquer. 2. Un geste de haute noblesse envers un concurrent redoutable dans le jeu démocratique qu'on entend désormais jouer. Tout cela lors d'une journée elle-même symbolique que chaque année on a célébré sans vraiment croire jusque là à sa réalité. Phénomène social désormais partie prenante dans notre vie, le football et ses corollaires, des habitués des gradins à ceux qui ont choisi de le médiatiser, a fait la preuve que sans attendre que les générations passent, on peut assimiler la culture de la démocratie en empruntant exceptionnellement des raccourcis. M.Z