Selon des sources proches de l'association des magistrats tunisiens (AMT) la grève des magistrats hier, a été observée à 100% dans les tribunaux de l'intérieur du pays et à 90% dans ceux de la capitale. Les mêmes sources précisent que l'Association a appelé les magistrats notamment de Tunis de siéger pour l'examen des affaires urgentes et celles qui concernent les accusés qui paraissent en état de détention. Mais des sources proches du ministère de la Justice soulignant que la grève a été peu observée notamment dans les tribunaux de Tunis.
Composition
Cette grève a été décidée par le Conseil national de l'AMT qui s'est réuni le 1er mai à Sfax. Dans un communiqué rendu public à l'issue des travaux du Conseil les magistrats appellent aussi à un rassemblement devant le siège du ministère de la Justice le 14 mai. Ils dénoncent, selon le communiqué « la déformation de l'article 8 du projet du décret-loi relatif à la composition de l'instance qui sera chargée des prochaines élections en décidant d'associer au choix des candidats le syndicat des magistrats une structure créée pour mettre en péril l'unité du corps de la magistrature et contrecarrer sa détermination d'asseoir son indépendance.
Organisme
De son côté, le ministère de la Justice a qualifié cette grève d'illégale parce qu'elle s'oppose au statut des magistrats. Dans un communiqué rendu public, le ministère « forme le souhait que l'AMT continue de jouer pleinement son rôle en tant que négociateur responsable attaché à la crédibilité de la magistrature et aux intérêts des justiciables » Dans ce communiqué, le ministère souligne « qu'il n'est pas derrière la création du syndicat des magistrats qui sont libres de choisir l'organisme qu'ils considèrent comme étant le plus apte à défendre leurs intérêts ». Néjib SASSI