Le rideau est à peine tombé qu'on replante de nouveau le décor. Dans sa hâte renouvelée, le football a rejeté aux oubliettes la sacro-sainte trêve estivale. Désormais, le temps est imparti chichement pour savourer les sacres et digérer les échecs. A peine les bilans esquissés qu'il faut reprendre le collier. Entre emplettes hâtivement faites et l'enchaînement des coupes d'Afrique on a, à peine le temps de souffler. Les présidents de clubs hésitent ou font semblant, à rempiler. Des entraîneurs changent de casaques, des joueurs de couleurs. Tout cela sur fond de fébrilité et de secret de polichinelle. Ainsi, au rythme accéléré qu'adopte ce football, le paysage d'antan s'estompe pour laisser la place à un professionnalisme qu'on s'acharne à épouser. Le tableau aurait été complet. Si cette louable initiative de faire confronter deux niveau irréductibles, avait réussi d'atteindre au-delà des responsables et des acteurs sur le terrain, des gradins restés hélas ! en retard sur le nouvel esprit. Faut-il pour autant se décourager ? Que ceux qui ont pris cette initiative sachent que leur action ne sera jamais vaine et qu'à force de répétition on finira par banaliser. Aujourd'hui que les saisons s'interférent, que le football est un non-stop continu, il semble anachronique de nous confirmer encore dans nos terroirs exigus. Il est sûr que ce qu'ont osé faire l'Etoile et l'Espérance à contre courant d'esprits retardés, fera son chemin plus vite que prévu.