Ca y est, Brad Pitt est passé aujourd'hui à environ Midi, le festival a été l'épicentre d'un séisme de très forte magnitude sur l'échelle Lumière (qui mesure le nombre de décibels émis par les adolescentes en rut à chaque apparition d'une star sur les marches du palais. Même les journalistes d'habitude si réservées ont été prises d'un malaise (fort heureusement passager) à l'entrée du beau Brad pour la conférence de presse du film de Terence Malick « L'arbre de la vie ». Un film attendu depuis deux ans déjà qu'il ne fallait rater à aucun prix. Réveil à 6 heures, bousculades de rigueur, aucun siège de libre à huit heures pour la projection de presse. Terence Malick est un cinéaste peu prolifique dont chaque film est attendu avec une grande ferveur, un vrai mythe vivant du cinéma américain. « L'arbre de la vie » promettait monts et merveilles mais finalement la montagne aura accouché d'une souris. Un film ampoulé, très maniériste, une réflexion prétentieuse et fumeuse sur l'humanité alternant des images en 3D de la terre, façon « National geographic » et une mise en scène en caméra portée en guise de nouveauté. Le tout nappé d'une musique à exploser les tympans des 2300 honnêtes citoyens plutôt mal réveillés. On en a vu d'autres et cette année on n'est plus à une déception près. Après le séisme Brad Pitt, on a eu droit à l'ouragan Labaki, venue droit du Liban avec une comédie qui passerait beaucoup mieux avec du popcorn et un eskimo. Les deux ce serait l'idéal tant ‘« Et maintenant qu'est ce qu'on fait » est futile et surfait. Mais voilà Nadine est jolie, elle joue plutôt bien mais derrière la caméra c'est un peu juste, trop calculé et un tantinet racoleur. Un film où on peut en toute indécence piquer du nez sans éprouver cette honte de se faire rabrouer par un voisin ou une voisine concentrée. De cinéma jusque-là il n'y a pas eu grand-chose, un très bon Moretti, des Dardenne un peu essoufflés et un très bon film d'Andreas Dresen, le cinéaste allemand injustement abonné à un certain regard, alors qu'il a largement sa place en compétition. Un film sombre sur les derniers mois d'un homme atteint d'une tumeur au cerveau. Récit de la souffrance, de la déchéance et des contrecoups de la maladie sur la famille du malade. Dur, juste et fort, le film ne cède à aucun moment au Pathos. Une mise en scène chirurgicale et sobre au service d'un des plus grands moments de cinéma de cette édition. Par contre , pour ce qui est du cinéma autour du cinéma après les révolutions arabes, cette année on est vraiment servi. Conférences, tables rondes, remises de décoration, le cinéma dans le monde arabe n'a jamais bénéficié d'autant de sollicitude. Pour parler du cinéma après les révolutions arabes, ont été conviés les principaux opérateurs du cinéma sous les dictatures arabes. Ironie de l'histoire probablement. Entretemps, le temps est gris, les échos de la révolution pas si bons. N'eut été Nadine son sourire ravageur et son minois si charmant !!!